Le gouvernement sud-africain va devoir expliquer pourquoi le président soudanais a pu quitter le territoire sans encombre. Omar el-Béchir, présent au sommet de l’Union Africaine à Johannesburg cette semaine, a quitté le pays avant la fin du sommet. Et ce alors que la Haute cour de Pretoria avait interdit son départ, en attendant une décision de justice sur son éventuelle arrestation. La cour a donné une semaine au gouvernement pour expliquer comment Omar el-Béchir a pu partir. Pendant ce temps, les appels se multiplient pour rompre les liens avec la Cour pénale internationale (CPI).

Pretoria se prépare-t-elle à se désengager de la CPI ? La saga du président soudanais quittant l’Afrique du Sud sans encombre, malgré une interdiction de la Haute cour de Pretoria a relancé le débat.

Depuis des mois déjà, des voix s’élèvent pour remettre en cause la participation de l’Afrique du Sud à la Cour pénale internationale, accusée de ne cibler que des Africains. L’année dernière, la ministre des Affaires étrangères, Maité Mashabane faisait remarquer que la cour ne représente plus ce pourquoi elle a été créée. Et qu’il est peut être temps de revoir sa coopération avec cette institution.

En tout cas, lors de ce sommet de l’Union africaine à Johannesburg, il en a été question dans les couloirs. Pour Joseph Chilengi du Conseil économique, social et culturel de l’UA, les Etats membres pourraient se retirer de la CPI si il n’y aucune réforme.

« Le continent est bien connu pour sa justice, sa gouvernance et ses droits de l’homme qui fonctionnent bien. Et aucun tribunal fantoche ne viendra perturber notre agenda politique, économique et social. »

En Afrique du Sud, le parti au pouvoir, l’ANC a déjà posé les premiers jalons, indiquant que la CPI n’a plus de rôle à jouer. Et a appelé le gouvernement à en débattre au Parlement.