Dans une de nos dépêches précédentes, nous avions publié un communiqué de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) datant du 9 juin 2015, portant sur la prolongation de la période de révision de la liste électorale pour les Guinéens de l’étranger jusqu’au vingt juin 2015.   Malgré ce communiqué de la CENI, le recensement des Guinéens de la Belgique n’a pas été prolongé. Une situation qui a fait grincer les dents entre l’opposition et la mouvance.  Pour connaître les raisons, votre quotidien en ligne Guinéenews© a interrogé les différents acteurs impliqués dans ce recensement.   Le représentant de l’UFDG (union des forces démocratiques de Guinée) pense que l’ambassade avec la complicité de la mouvance a refusé expressément de prolonger le recensement vu que la Belgique est un fief de l’opposition.   « L’occident en général, et la Belgique en particulier étant un fief de l’opposition, l’ambassade soutenue par la mouvance a tout simplement empêché nos compatriotes de pouvoir se recenser jusqu’au 20 juin alors que le communiqué de la CENI est clair là-dessus-ci.  D’abord,  nous avons été  pénalisés parce qu’il n’y avait qu’une seule machine pour la Belgique et le Luxembourg et ensuite on nous empêche d’aller jusqu’au bout. Plusieurs de nos compatriotes avaient lu le communiqué de la CENI sur le net, ils ont continué de venir pensant qu’ils allaient se faire recenser  mais malheureusement, ils sont repartis déçus de la situation. Ma position est claire, je suis déçu aussi », fustige Yaya Bangoura représentant de l’opposition et secrétaire fédéral de l’UFDG en Belgique.

 De son côté, la mouvance estime que tout s’est bien passé parce que la loi a été respectée, selon elle. « Le communiqué initial de la CENI prévoyait 30 jours pour le recensement, nous avons travaillé du 18 mai au 16 juin, ce qui fait exactement le compte. La Belgique a commencé à temps et a fini à temps, il n’y a eu aucun retard ; donc le communiqué de la CENI ne concernait que les pays qui avaient commencé en retard, et si on se limitait au calendrier initial, ces pays n’auraient pas 30 jours d’activités de recensement. Je suis très content, on a fait un travail formidable à Bruxelles », se félicite Madiba Sawané secrétaire politique du RPG-arc-en-ciel en Belgique.

 Interrogée ce matin, l’ambassade de Guinée en Belgique qui est partenaire technique à l’étranger dans ces opérations, ne voit aucun problème dans ce débat qui fait beaucoup du bruit et elle se défend : « depuis le début, donc le 18 mai, nous avons travaillé tous les jours y compris les samedis et dimanches. D’ailleurs, le dernier jour jusqu’à 20 heures pour permettre à nos compatriotes de se venir se faire enregistrer. Le communiqué de la CENI ne concerne pas la Belgique, l’institution nous l’a confirmé puisque nous n’avons eu aucun souci, tout s’est passé dans de bonnes conditions. Nous sommes là pour les Guinéens, nous avons pu faire le travail pendant 30 jours comme prévu par la CENI. »

Contacté par rapport ce sujet, M. Jacques Gbonimy, directeur du département formation et accréditation de la CENI qui était à Bruxelles au début du mois de mai pour installer la CEAMI (la commission électorale d’ambassade indépendante) en charge de faire le recensement à Bruxelles, a effectivement confirmé que le communiqué ne concernait que les pays ayant commencé en retard, ce qui n’était pas le pour la Belgique.

A y voir de près, le nœud du problème viendrait du manque de clarté du communiqué signé par la président de la CENI, qui ne mentionne aucune exception mais plutôt « informe  l’ensemble des citoyens guinéens en âge de voter et résident à l’étranger que la date de clôture du recensement est fixée le vingt juin ». C’est du moins ce qu’affirment de nombreux observateurs à Guinéenews©.

Donc, chacun a interprété le communiqué à sa façon et selon ses propres intérêts.