La question de la recomposition de la CENI ainsi que la gestion des délégations spéciales restent les derniers points sur lesquels achoppent les pourparlers entre le pouvoir et l’opposition.

Si la mouvance se dit ouverte à une gestion partagée des délégations spéciales avec l’opposition, elle rejette cependant toute idée visant étendre cette gestion comme le souhaite l’opposition à l’ensemble des 342 communes urbaines et rurales que compte la Guinée.

Pour la mouvance, confie Amadou Damaro, ce partage ne peut concerner que les délégations spéciales dont la légitimité a été rompue par un acte administratif.

Toute autre initiative entreprise en dehors de ces cas susmentionnés, affirme le président du groupe parlementaire de la majorité, constitue une nouvelle violation dont la classe politique se rendra responsable en voulant à tout prix corriger une autre violation.

‘’Nous avons dit que nous étions ouverts à partager la gestion des délégations spéciales. Et si l’opposition estime qu’il y a eu rupture de légitimité à quelque niveau que ce soit,  il n’y avait qu’à cibler ces structures pour que nous les ajoutions sur les délégations spéciales. Mais il était difficile que des politiciens à Conakry décident de la rupture de légitimité des structures à l’intérieur du pays même si leur mandat est expiré alors qu’ils ne sont pas remplacés par des élections. Autrement dit, la mouvance a demandé à ce que les délégations spéciales, celles dont la légitimé a été rompue par un acte administratif, soient recomposées. Et il est difficile de continuer de rompre la légitimité qu’ils condamnent parce que les délégations spéciales sont synonymes d’une rupture de légitimité… L’opposition dit que la procédure n’a pas été respectée et elle demande de rompre les mêmes légitimités par des politiciens à Conakry. Qui va aller dire à un maire à l’intérieur du pays qu’il n’est plus maire  parce qu’Amadou Damaro et le porte-parole de l’opposition l’ont discuté à Conakry. Alors qu’il n’y a pas eu de vote ni d’acte administratif le faisant changer. Et pratiquement tout le monde le sait que dans certaines zones, les présidents de CRD sont un peu la continuation de la chefferie traditionnelle. Il y a des postes à certains endroits qui sont réservés à des progénitures des fondateurs de ces localités. C’est plus facile de le dire politiquement ici que de le faire sur le terrain. Mais nous avons dit, en plus des délégations spéciales, s’ils (les opposants, NDRL) ont constaté la rupture de légitimité ailleurs, qu’ils nous donnent la liste, on est prêt à l’examiner ensemble. Mais, on ne peut l’étendre aux 342 communes urbaines et rurales, ce ne serait pas juste. C’est-à-dire qu’on ne peut pas condamner une violation de loi et qu’on tombe d’accord pour en violer d’autres’’, a expliqué le député Amadou Damaro qui précise qu’en dépit de leur désaccord, il existe encore des contacts informels entre les différentes parties prenantes.

‘’J’espère qu’à la longue, nous allons arriver à un consensus sur un minimum qui puisse rassurer quand même toutes les parties en ce qui concerne la transparence des élections qui est en fait le problème réel et qui doit préoccuper les uns et les autres’’, a-t-il enfin déclaré.