Le dialogue national au Congo-Brazzaville, voulu par le chef de l’Etat Denis Sassou-Nguesso, se poursuit sans l’essentiel de l’opposition qui a décidé de boycotter cette rencontre. A environ un an de la présidentielle à laquelle la Constitution interdit au président Sassou de se présenter, la coalition du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad) voit dans le dialogue national de Sibiti, une manoeuvre pour instaurer une présidence à vie au profit du chef de l’Etat. D’aucuns s’interrogent d’ailleurs sur le choix de Sibiti, cette ville située à plus de 370 km de Brazzaville.

Pour les quelques Congolais joints par RFI, la cité de Sibiti est loin de tout et peut donc permettre de se concentrer sur les travaux afin que le dialogue national ne s’éternise pas comme ce fut le cas en 1991 à la conférence nationale de Brazzaville. Mais pour Mathias Dzon, membre du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad), le président Sassou Nguesso craint tout simplement d’être débordé à Brazzaville par son opposition : « Tous les partis opposants sont à Brazzaville. Sibiti est un bled élevé en pleine forêt.  Il a envoyé 1000 militaires. Là-bas, il prend les autres en otage. Vous n’avez pas la possibilité de vous exfiltrer, d’aller ailleurs. Il a peur que si à Sibiti il y a une manifestation, ça prenne de l’ampleur, peur de ce qui se passe ailleurs, comme au Burundi et autres. »

« Rien à voir », assure Jean-Didier Elongo, membre du comité central du PCT, le Parti congolais du travail, au pouvoir. Il rappelle la « municipalisation » accélérée, lancée par le président et qui permet un maillage du pays en infrastructures. « A Sibiti, les conditions sont réunies. Il était donc de bon aloi que les Congolais puissent venir dans cette ville du Congo. Il n’est pas dit que toutes les réunions de grande envergure doivent se passer à Brazzaville. Sibiti, c’est toujours le Congo. Si on veut gérer le Congo, on se doit de connaître tout le Congo. Nous sommes plus de 2000 personnes ici. Tout le monde veut venir ici. C’est une grande fierté pour le Congo. »