Au Pakistan, les autorités ont annoncé ce mercredi la mort du chef du groupe terroriste Laskhar-e-Jhangvi (LeJ), accusé du meurtre de plusieurs centaines de personnes et considéré comme proche d’al-Qaïda et de l’organisation Etat islamique. Malik Ishaq avait été arrêté il y a quelques jours. Selon la police, il a été tué cette nuit par des membres de son propre groupe, qui tentaient de le libérer.

Plus de 180 morts : c’est le bilan des deux attaques les plus sanglantes revendiquées ces dernières années par le Laskhar-e-Jhangvi (LeJ), deux attaques suicide menées début 2013, à Quetta, au Balouchistan, contre des chiites – que Malik Ishaq considérait comme « traîtres à l’Islam ».

Ce sunnite âgé d’environ 55 ans était aussi accusé d’avoir conçu l’attaque menée en 2009 sur le sol pakistanais contre l’équipe sri-lankaise de cricket. A l’époque il était en prison depuis1997. Il en est depuis sorti, en 2011, pour régulièrement y revenir. Samedi dernier il avait ainsi été arrêté dans l’Etat du Pendjab, et il était transporté cette nuit dans les faubourgs de la ville de Muzafargarh quand, vers trois heures du matin, ses partisans selon la police ont attaqué le fourgon.

Malik Ishak, deux de ses fils et treize autres membres du Laskhar-e-Jhangvi, dont plusieurs dirigeants, ont été tués dans l’affrontement. La presse pakistanaise reste prudente, et précise bien que le récit de cette attaque est fait par la police. Car les des défenseurs des droits de l’homme accusent régulièrement les forces de l’ordre de mettre en scène ce genre d’affrontements pour dissimuler des exécutions extrajudiciaires – les dossiers contre des groupes comme le Laskahr-e-Jangvi s’effondrent souvent lors des procès, car les juges et les témoins ne sont pas suffisamment protégés.