Un attentat-suicide revendiqué par les talibans a fait au moins cinq morts et une dizaine de blessés près de l’aéroport de Kaboul, ce lundi 10 août en début d’après-midi (heure locale). C’est la dernière attaque en date d’une série qui ensanglante la capitale afghane depuis la semaine dernière.

L’explosion est survenue sur la route – très souvent embouteillée – de l’aéroport, dont l’accès est filtré par les forces de sécurité, précisément « au premier barrage qui mène à l’aéroport », a déclaré Sayed Gul Agha Rouhani, chef adjoint de la police de Kaboul. Un photographe de l’Agence France-Presse (AFP) qui s’est rendu sur place a vu un panache de fumée s’élever du lieu de la déflagration et de nombreuses ambulances se diriger vers les lieux du drame.

Selon un dernier bilan publié en fin de matinée par les autorités locales, cinq civils ont perdu la vie et une dizaine de personnes ont été blessées dans l’attaque. « L’attentat-suicide était destiné à faire de nombreuses victimes parmi les civils », a assuré le porte-parole de la police de Kaboul.

Un responsable de l’aéroport international de Kaboul, qui s’exprimait sous couvert d’anonymat, a annoncé que tous les vols ont été suspendus « pour les prochaines heures ». Et l’autorité pakistanaise de l’aviation civile a annoncé que les vols prévus entre Kaboul et le Pakistan voisin étaient suspendus en raison de cette attaque.

Talibans

L’attentat a été revendiqué auprès de l’AFP par Zabihullah Mujahid. Selon l’agence, le porte-parole habituel des talibans a annoncé avoir visé « deux véhicules appartenant à des troupes étrangères ».

Les soldats de l’Otan, mais aussi et surtout la police et l’armée afghanes, sont les cibles de prédilection des rebelles islamistes depuis la chute de leur régime en 2001, bien que les civils soient les premières victimes de ces violences. D’après la mission de l’ONU dans le pays (Unama), 1 592 civils ont été tués et 3 329 blessés durant les six premiers mois de l’année dans des violences en hausse.

Vague d’attentats sanglante

Les talibans sont à l’origine d’au moins deux autres attaques meurtrières commises à Kaboul, dont une qui a tué 27 personnes devant l’académie de police vendredi 7 août. C’est la première vague d’attentats depuis l’avènement il y a une dizaine de jours à la tête des rebelles d’Akhtar Mansour, pour remplacer le mollah Omar, chef spirituel des talibans dont la mort a été annoncée fin juillet. Les observateurs du conflit afghan estiment que cette vague sanglante d’attentats pourrait servir au nouveau mollah à asseoir son autorité et persuader les sceptiques qu’il est déterminé à poursuivre le jihad, sur les pas de son prédécesseur.

Pourtant, début juillet, quelques semaines avant l’annonce du décès de ce dernier, les talibans avaient entamé au Pakistan des pourparlers de paix inédits avec le gouvernement afghan. Un deuxième round devait avoir lieu fin juillet, mais il a été reporté sine die en raison de l’annonce de la mort du mollah Omar. Compte tenu du niveau de violences actuelles dans la capitale afghane, sa tenue prochaine semble compromise. Après cette série d’attentats, le président afghan a fustigé le Pakistan.