Cela fait plus d’un an que l’Agoa — Africa growth and opportunity act — l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et certains pays africains, a été réintroduit à Madagascar.
Après le coup d’Etat de 2009, la Grande Île en avait été suspendue, ce qui avait entrainé la perte de plus de 35 000 emplois directs, surtout dans le secteur du textile. A l’époque, Madagascar exportait près de 300 millions de dollars chaque année sur ce marché vers les Etats-Unis. Les conséquences de ce retour dans l’Agoa se font déjà ressentir dans le pays.

En un an, environ 6 000 emplois ont été créés suite à la réintégration de Madagascar dans l’Agoa, et 10 millions de dollars exportés par le secteur textile. Cela reste timide, mais il y a un mois, l’extension de l’Agoa sur dix ans a été validée.

Pour Charles Giblain, président du Groupement des entreprises franches de Madagascar (GEFM), c’est un signal fort pour les investisseurs. « C’est un signal un peu historique parce que jusqu’à maintenant, les extensions de l’Agoa se faisaient par tranches de deux ans ou quatre ans, ce qui ne laissait pas assez de temps aux investisseurs de s’intéresser à de nouvelles plateformes à Madagascar. Le fait d’avoir maintenant dix ans devant nous, ça va probablement motiver beaucoup d’investisseurs asiatiques et autres de venir s’installer à Madagascar. »

Charles Giblain fixe le cap de 200 000 nouveaux emplois créés en cinq ans, surtout dans le secteur textile déjà bien développé dans le pays. « Sous cinq ans, on pouvait même arriver à un milliard de dollars d’exportation. C’est à peu près trois fois plus que ce que l’on a fait par le passé, mais dans un environnement totalement différent où la plateforme à Madagascar offre de nombreux avantages par rapport aux plateformes historiques asiatiques qui deviennent un tout petit peu moins compétitives. Il y a donc une opportunité vraiment historique pour que ce secteur se développe. »

Mais Madagascar ne pourra réaliser ce pari que si la stabilité politique et économique est garantie. Aujourd’hui, les zones franches représentent 100 000 emplois, dont près de 80 % dans le textile.