Il y a quelques  semaines, les principaux leaders de l’opposition et ceux de la mouvance présidentielle qui étaient en pourparler au Palais du peuple pour déblayer le terrain en vue d’une élection libre et transparente en octobre prochain, ont tous boudé la partie sans pour autant finaliser le débat. Ce comportement désobligeant de la part de nos leaders politiques est une décision inavouée ou du moins une honte pour le pays.

En effet, comment expliquer que nous qui avions été obligés à dire la même chose pendant des décennies, commencions à perdre la tête aussitôt que groupe ou parti peut faire ce qu’il envisage ou pense ? Et les perturbateurs du paysage politique voudraient-ils donner raison à ceux-là qui doutent de notre capacité à mener une expérience démocratique dans la paix civile et la tranquillité ? Certes, il ne faut rien exagérer. Le blocage du dialogue, alors que tous les acteurs du processus électoral étaient autour de la table, n’est pas l’apanage de notre pays et s’il en est produit de plus catastrophique ailleurs.

Ce qu’on pourrait dire après cette première sortie échouée, c’est que tous les partis quelles que soient leur position, semblent disposés pour le dialogue, à la condition que le pouvoir face encore un effort pour satisfaire aux conditions.

Mais est-ce-que suffirait-il ? Quand on sait que l’opposition qui a préférer observer, une fois ‘’la chaise vide’’ ne semble aucunement disposée à aller au scrutin parce que ne voulant plus offrir au Président Alpha Condé, une autre occasion de se succéder à lui-même. D’ailleurs cette position inflexible de l’opposition se comprend aisément à travers ses déclarations relatives à la mascarade de l’échéance prochaine. Pour l’opposition, il y a longtemps que la machine de la magouille est en marche  pour que l’actuel Président de la République puisse remporter l’élection présidentielle prévue en octobre prochain. C’’est pourquoi d’ailleurs, elle insiste, persiste et signe quant à la revendication de quelques préalables dont la recomposition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le nettoyage du fichier électoral, la tenue des élections locales avant la présidentielle.

Qu’à cela ne tienne. Nous attendons de voir nos leaders politiques de toutes les sensibilités constituer un forum c’est-à-dire revenir à la table de négociation pour asseoir une véritable culture électorale dans notre pays. Car seul le dialogue permet de faire évoluer les mentalités dans le sens de l’édification d’une société basée sur l’acceptation de l’autre dans la différence, se construit suivant plusieurs modalités notamment autour de la communication écrite et verbale. Cette dernière est la caractéristique essentielle des communautés africaines qui ont souvent recours à l’oralité.

Alors qu’attendent nos hommes politiques surtout de l’opposition qui, parfois biaisés, d’accepter d’être ensemble avec leurs frères de la mouvance présidentielle pour un débat constructif, que de laisser la table épouser la forme d’un demi-cercle. Ce qui n’arrange pas du tout le pays.

N’Goan Tchapy Soumah