La dernière semaine du mois de juillet, il a abondamment plu sur la capitale guinéenne, Conakry. Ces fortes et abondantes averses ont causé d’importants dégât et des pertes en vies humaines. Ce fut une désolation exprimée par les habitants de Conakry qui, avec cette urbanisation sauvage, ont vivement condamné les gouvernants qui se sont succédé dans le temps et dans l’espace.

Globalement pris, le continent noir est confronté à une sécheresse ou une désertification évoluant à grands pas.  Mais la Guinée qui, de par son dense réseau fluvial, se fit qualifier de château d’eau de l’Afrique qui garde encore quelques acquis de ce don divin. Et il pleut si abondamment en Guinée que le problème de gestion de toutes ces eaux se pose avec acuité aux populations guinéennes.

A Conakry, la ville se noie dans les mares saisonnières malgré des efforts de canalisation entrepris dans le cadre de l’assainissement des quartiers. Y prolifèrent mouches et moustiques ou autres insectes, vecteurs de maladies comme le paludisme qui tue nombre de citoyens. Dans la cité, l’hygiène est devenue la chose la plus difficile à gérer malgré la simplicité qui la régissent. Les populations en font fi sans savoir trop les conséquences incalculables de leurs  attitudes coupables sur leur propre équilibre socio-économique.

On se plait à pleurnicher face à la lourdeur des factures ou ordonnances des médecins en oubliant que prévenir, c’est contourner toutes ces charges.

Les ordures qui jonchent nos rues et quartiers ont pris la couleur de la saison. Et elles ne semblent gêner pas grand nombre de citoyens, agressant ainsi la morale citadine avec fougue. Qu’à cela ne tienne. Les usagers contraints de se boucher les mains et de tourner le regard indexent incontestablement les services d’assainissement qui ne réagissent qu’après le passage des journalistes sur les lieux.

Pendant ce temps, à quelques dizaines de mètres de ces pâtes d’ordures pestilentielles, des hommes et femmes d’une autre catégorie, ne s’empêchent de régaler des plats de riz et de sandwich aux allures si douteuses que leurs ingrédients étaient infects et putrides.

Les bonnes consciences se demandent alors où seraient passés nos services de salubrité  publique. Sans hésitation, d’aucuns répondent tout simplement : «  Dans le dédale des quartiers, certains ne se gênent pas d’extorquer quelques sous à des pauvres ménagères qui n’ont pas vu passer un camion poubelle depuis quelques semaines ».

Ainsi, les immondices s’amoncèlent avec  ce diluant pluie qui n’arrête de profiter largement de sa saison. On ne demanderait pas mieux d’ailleurs. Mais le génie du citadin est  si involontaire que certains plaident pour moins de pluie. Quelle irresponsabilité face à ces points noirs qui maculent la santé des populations.

Au fait, qui viendra nous assister dans l’assainissement physique de notre cité? Revoyons plutôt à cette sagesse bien de chez nous : « Quand on te lave le dos, lave toi le ventre » ainsi, nous aurons agi dans le sens de cet autre adage non moins sage qui dit : «  Mieux vaut prévenir que guérir ».

Sachions donc que la bonne condition d’alimentation passe par là comme deuxième composante des services de santé publique.

N’Goan  Tchapy Soumah