L’accueil populaire réservé cet après-midi du 3 octobre au président du Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN), Lansana Kouyaté, n’a pas échappé à l’attention de l’entourage du candidat-président, Alpha Condé.
Le leader du PEDN a déversé plusieurs dizaines de milliers de militants dans les rues de la cité de Nabaya. Cette saignée au coeur du fief du chef de l’Etat est une donne que toute analyse de l’élection présidentielle du 11 octobre doit intégrer.
Lansana Kouyaté, originaire de la même région que le chef de l’Etat, partage avec lui le même réservoir électoral dans ce pays où le vote est plus communautariste et régionaliste que rationnel.
S’il y puise fort, le leader du PEDN, qui avait obtenu plus de 7% des suffrages en 2010, va mécaniquement faire baisser le score prévisible du locataire du palais de Sékhoutouréya. Et, donc, de modifier les rapports de force.
Issu d’un père malinké de Kouroussa et d’une mère soussoue de Koba, Lansana Kouyaté est l’homme par qui le chamboulement risque d’arriver.
Accueilli par ses militants et sympathisants fortement mobilisés, le leader du PEDN a fait le tour de Kankan avant de rallier le stade M’ballou Mady pour son meeting. Ciblant son adversaire désigné, il a mené une attaque en règle contre Alpha Condé: «le quinquennat de l’opposant historique devenu président préhistorique a été marqué par des séries de malheurs des Guinéens, agrémentés par les divisions ethniques. (…) Alpha Condé ne peut pas faire le bonheur de ce pays !»
Lansana Kouyaté brouille les cartes à Kankan, et dans toute la Haute-Guinée.

M Kaba