L’employé d’une société de gardiennage qui assurait la sécurité à l’université Général Lansana Conté de Sonfonia, à Conakry, avait pris le malin plaisir de voler la bourse des étudiants. Au tribunal de Dixinn jeudi 29 octobre, il a plaidé coupable.

Mohamed Lamine Traoré, ce jeune employé de la société de nettoyage et de sécurité Ensur. Posté en 2012 à l’Université publique GLC de Sonfonia, il décide de passer par un autre chemin moins noble pour gagner sa vie. Et comment ? En faisant main basse sur les perdiems des étudiants.

Dans l’exécution de son plan Traoré parvient à voler trois gros sacs pleins de frics. Leur contenu est évalué à 280 millions de francs guinéens. A la barre, il n’hésite pas à avouer les faits.

Il comparaissait en compagnie d’un autre co-accusé du nom de Mamadouba Kaba. Ce dernier s’est vu mouillé dans l’affaire lorsqu’il reçoit une importante somme d’argent des mains de Traoré, son « petit » sûr. « Un jour, à 5h du matin, il est venu me remettre 17 millions de francs guinéens. Il m’a dit grand, garde ça pour moi. Il est parti, et je ne l’ai plus revu durant une année », relate-t-il à la barre pour prouver son innocence face aux accusations de recèle portées contre sa personne. Mais il est aussitôt contredit par le sieur Traoré qui affirme l’avoir averti de la provenance des sous.

Pour éviter tout retard dans le paiement des bourses des étudiants, la société qui l’employait a dû rembourser l’argent dérobé. Avant de trimballer son ancien travailleur en justice pour « vol ».

Dans son verdict le tribunal de Dixinn a déclaré Mohamed Lamine Traoré coupable des faits. Il a écopé deux ans d’emprisonnement ferme. Il a aussi été condamné au paiement de 263 millions de francs guinéens à titre de principal et 30 millions de francs guinéens de dommages et intérêts.

Quant à son « grand » Mamadouba Kaba, il a été reconnu coupable de recèle. Il devra s’acquitter du paiement de 17 millions de francs à titre de principal et 1 million de francs d’amende. Il s’en est tiré avec 18 mois de prison avec sursis.
Pour l’avocat de la société Ensur, à l’origine de la plainte, la décision du tribunal n’est pas satisfaisante. Il estime que les deux devaient être condamnés « solidairement » au paiement des 280 millions de francs guinéens.