A Dakar s’est ouvert mardi 3 novembre une grande conférence sur la propriété intellectuelle. Le continent africain a du mal à développer, à exporter ses savoirs, encore plus à lutter contre la contrefaçon qui touche même le secteur des médicaments. L’initiative de cette conférence, première du nom, est saluée, mais il est encore difficile de connaître son impact réel.

« Merci d’être venus » ! Le temps de faire asseoir tous les invités, de ressortir pour faire la photo de famille, c’est avec une heure de retard que débute cette conférence. Au micro, Martial De-Paul Ikounga, commissaire sciences et techniques à l’Union africaine, plante le décor : « La question de la propriété intellectuelle demeure entière sur le continent africain. Comment imaginer que dans d’autres universités des notions aussi simples d’apparences telles que, « qu’est-ce qu’une invention« , ne sont pas une préoccupation ».

Takashi Kitahara, l’ambassadeur du Japon, pays qui finance en partie cette conférence, se présente à la tribune : « Appuyée sur une forte croissance de la population, l’Afrique deviendra un grand marché économique dans un très proche futur ».

Exemple des pays émergents asiatiques

Une coupure de courant met la salle dans l’attente. Le Premier ministre sénégalais,Mahammed Dionne, est mal à l’aise. L’homme au micro trouve une porte de sortie : « Mesdames et messieurs, quand on a eu cette petite panne, je me suis dit, mais si quelqu’un n’avait pas inventé l’électricité, où est-ce que nous en serions ? ».

La représentante du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Sénégal, Fatoumata Bintou Djibo, enchaîne et appelle à regarder vers l’Est : « J’invite les pays africains à tirer le meilleur parti de l’expérience des pays émergents d’Asie de l’Est. Outre le fait que la propriété intellectuelle a été le point de départ de toutes les révolutions industrielles, c’est elle qui consolide les bases de l’économie et l’expose moins à la détérioration des termes de l’échange ».

Cette conférence sur la propriété intellectuelle pour une Afrique émergente co-organisée par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi, agence de l’ONU), l’Union africaine (UA), le Sénégal et le Japon, rassemblait plusieurs dizaines de personnalités, dont des ministres et hauts fonctionnaires.