Trois jours après les attentats à Paris, l’enquête se poursuit et s’intensifie dans l’Hexagone, mais aussi en Belgique. Cinq des sept assaillants morts ont été identifiés. La plupart sont des Français. Dix de leurs proches sont en garde à vue et des opérations de police de grande ampleur sont menées en France et en Belgique.

 

Perquisitions tous azimuts, premières inculpations, identification de kamikazes, l’enquête s’accélère trois jours après les pires attentats jamais commis en France dont le bilan toujours provisoire fait état de 129 morts et 352 blessés. Ce lundi soir, la police allemande annonce avoir interpellé un Algérien soupçonné d’être l’un des complices des kamikazes. Selon l’Agence France-Presse, il a été interpellé samedi dans un foyer de réfugiés de l’Ouest de l’Allemagne après avoir affirmé en début de semaine dernière devant d’autres migrants que des attentats allaient avoir lieu à Paris, a indiqué lundi le parquet local.

Deux assaillants supplémentaires identifiés

Ce lundi matin 16 novembre, les enquêteurs ont identifié deux assaillants supplémentaires. Cela porte à cinq sur sept le nombre de kamikazes morts identifiés. Ainsi, après les noms d’Ismaïl Omar Mostefaï (ressortissant français de 29 ans né en région parisienne), de Bilal Hadfi, un Français de 20 ans, et de Brahim Abdelsalam, les dernières informations fournies dévoilent le nom de Samy Amimour.

Cet homme de 28 ans, originaire de Drancy en banlieue parisienne, est l’un des assaillants du Bataclan. Il avait été mis en examen en octobre 2012 pour un « projet de départ avorté vers le Yémen ». En septembre 2013, il était parti en Syrie en violation de son contrôle judiciaire.

Le deuxième est un kamikaze du Stade de France à côté duquel un passeport syrien au nom d’Ahmad Almohammad, 25 ans, a été retrouvé. Selon le procureur de Paris, François Molins, l’authenticité de ce passeport « reste à vérifier », mais les empreintes du kamikaze concordent avec « celles relevées lors d’un contrôle en Grèce en octobre 2015 ».

Dans la rue Delaunoy, une centaine de policiers, des forces spéciales belges, des démineurs et des chiens. Plusieurs tirs de sommation sont entendus durant l’opération…
Descente de police à Molenbeek en Belgique
16/11/2015 – par Laxmi Lota Écouter
La traque de Salah Abdeslam

Actuellement, l’homme qui est désormais le plus recherché de France est Salah Abdeslam. Il aurait séjourné en Belgique, comme plusieurs auteurs des attentats. Là-bas, la traque de ce suspect-clé se poursuit malgré une importante opération policière à Bruxelles. Deux hommes, le propriétaire et le convoyeur d’une voiture contrôlée samedi 14 novembre à Cambrai dans laquelle Salah Abdeslam a pu se trouver, ont été inculpés, notamment pour « attentat terroriste », selon la justice belge.

Son frère s’est fait exploser vendredi soir dans Paris. Par ailleurs, selon un journal flamand, le Belge Abdelhamid Abaaoud, 27 ans, actuellement en Syrie, est soupçonné d’être le planificateur des attentats.

 

Interpellations et armes saisies

En France, 168 perquisitions se sont déroulées la nuit dernière, dans « 19 départements et toutes les grandes agglomérations » du pays, a déclaré lundi le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Vingt-trois personnes ont été interpellées et 31 armes ont été saisies, a ajouté M. Cazeneuve, qui a précisé qu’en 48 heures, 104 personnes avaient été assignées à résidence. A Toulouse, quelque 200 hommes armés ont été mobilisés dans le quartier de La Reynerie à Miraille, où vivait Mohamed Merah, auteur des attentats de 2012. A Grenoble, les forces de l’ordre ont visé une quinzaine de sites et auraient interpellé, selon nos confrères de la radio RTL, sept ou huit personnes. Enfin, à Bobigny et à Jeumont, les objectifs n’ont pas été précisés.

Il s’agit là de perquisitions administratives permises par l’instauration de l’état d’urgence, même si les autorités précisent qu’elles n’ont pas forcément de lien direct avec les attentats de vendredi. Elles ciblent principalement les milieux radicalisés. Les autorités évoquent des opérations antiterroristes, mais ne font pas le rapprochement avec l’avis de recherche lancé dimanche.