La 2ème fois c’était en décembre 1998, quand on a arrêté Alpha Condé. Le Président a dit, envoyez le dossier chez le Premier ministre. Ils sont venus me trouver à mon bureau, avec le ministre de la justice, Zogbélémou, on m’a dit que Alpha a été arrêté à Piné. J’ai demandé ce qu’il a fait.

On m’a dit qu’il voulait sortir, alors que c’était interdit de sortir. Je leur ai expliqué que le décret interdisait de sortir, mais si un citoyen veut sortir, vous lui interdisez et vous retournez. Il n’est pas question de lui mettre en prison ! On me dit, non, le Président nous a dit de l’arrêter. J’ai dis alors que je ne touche pas à ce dossier. J’ai donc dis d’aller avec le dossier et que moi-même j’allais rencontrer le Président pour cela. Le soir je suis allé, j’ai dis au Président, c’est un dossier qui n’est pas bon. Il m’a dit pourquoi ? Je lui ai dit mais une personne qui sort alors qu’un décret l’interdit, on ne lui met pas en prison, on le retourne là où il a quitté. Il me dit ah non, il y a autre chose. Je lui ai dit s’il y a autre chose, on saisit le tribunal, mais si c’est pour la sortie là, ça ne marche pas. Il m’a dit non que moi je ne comprends pas. Je lui ai dit Président pour deux raisons, je te demande d’abandonner ce dossier : premièrement, la loi n’est pas avec nous dans l’affaire là, donc il faut laissé tomber. Deuxièmement, sur le plan international, nous sommes en 1998, je lui ai dis, pendant ton deuxième mandat là, on ne parlera plus que de cela ici. Il m’a dit pourquoi ? Je lui ai expliqué que le monde était comme ça maintenant. On va dire que tu détiens un opposant ici en Guinée, tu ne pourras plus rien faire. En général le Président si vous êtes à deux, il ne criait pas. Il a dit, alors envoie le dossier en conseil des ministres.

Je vous dis tout ça pour que vous compreniez la sournoiserie de certains guinéens.
Au conseil des ministres, il y avait trente (30) ministres qui y étaient. Tous ceux qui parlent maintenant étaient tous là-bas. Lorsque nous avons commencé le débat, le Président a annoncé que bon, le premier ministre était passé me voir, il ne veut pas qu’on fasse l’arrestation. Mais moi je ne sais pas, je veux savoir ce que vous vous en pensez. Il a dit bon on commence la parole vers la gauche, alors que moi j’étais assis à sa droite. Tous ont pris la parole en disant, bon il faut l’enfermer, il faut l’envoyer par ci, il faut l’envoyer dans telle prison, il faut, il faut, il faut. Les Saran Daraba sont là. Elle peut témoigner.

Quand on m’a donné la parole, j’ai dis Président ce que je vous ai dis hier, c’est toujours cela. D’abord légalement, on n’a pas raison ensuite sur le plan de la communication, ce n’est pas bon pour le gouvernement. Le Président a ensuite commencé à crier sur moi : toi tu es comme-ci, comme ça. D’ailleurs, ceux qui veulent le garder n’ont qu’à le garder. Moi quand j’aurai besoin de lui qu’on me l’envoi, a-t-il dit. Je lui ai dis, mais Président moi je n’ai pas de prison. Je vous dis que ce n’est pas un bon dossier. C’étaient les deux questions qui m’ont opposé au Président pendant les trois ans. Ceux qui étaient dans la salle là-bas et ceux qui étaient dehors, ce qu’ils avaient dans la bouche ce jour là, ce sont eux encore qui sont là-bas. Mais si tu les vois, tu te dis que depuis que Dieu les a créé, ils ne font rien rien que de soutenir Alpha Condé.

Alors le premier groupe c’est ça. Dans ce groupe là, tu as toutes sorte de personnes qui sont là parce qu’ils estiment que le seul moyen, c’est de continuer à avoir cette dissension permanente.

La rédaction