Sepp Blatter et Michel Platini ont été suspendus pour huit ans de toute activité liée au football a annoncé, lundi, la justice interne de la Fifa. Les deux dirigeants ont annoncé qu’ils allaient faire appel.

C’est un nouveau coup, sans doute fatal, qui a été porté à la candidature de Michel Platini à la présidence de la Fifa. La commission d’éthique de l’instance dirigeante du football mondial a suspendu le président de l’UEFA de toute activité liée au football pour les huit prochaines années.

Un verdict rendu lundi 21 décembre qui vient conclure l’enquête menée par la commission sur un paiement controversé effectué par l’ex-président de l’instance Sepp Blatter à l’endroit de l’ancien numéro 10 des Bleus. Ce versement de 1,8 million d’euros, effectué en 2011 pour une tâche supposément effectuée entre 1998 et 2002, aura donc coûté cher à Platini. Et Blatter, lui aussi suspendu pour une durée similaire.

La justice interne de la Fifa a jugé que les deux hommes avaient « abusé » de leur position et les ont, en outre, condamné à verser des amendes de 80 000 francs suisses (74 000 euros) pour Platini et de 50 000 francs suisses (46 295 euros) pour Blatter.

VINCENT CHAUDEL, DIRECTEUR DU PÔLE « SPORT » DU CABINET DE CONSEIL KURT SALMO

La commission toutefois pas retenu les charges de corruption qui pesaient initialement sur les deux dirigeants, mais les juges ont en revanche estimé qu’ils étaient coupables de « conflit d’intérêt » et de « gestion déloyale ». Début octobre, ils avaient déjà été suspendus à titre provisoire pour une durée de 90 jours.

Blatter et Platini ont annoncé qu’ils allaient faire appel de cette sanction. « Parallèlement à la saisine du Tribunal arbitral du sport (TAS), je suis déterminé à saisir, le moment venu, la justice civile pour obtenir réparation de l’intégralité du préjudice que je subis depuis de trop longues semaines du fait de cette procédure. J’irai jusqu’au bout dans cette démarche », a notamment déclaré Platini, regrettant une « une véritable mascarade », « mise en scène » pour le « salir ».

Clap de fin pour Platini ?

Cette condamnation en interne sonne très probablement le glas de la candidature de Michel Platini à la tête de la Fifa, dont l’élection présidentielle est programmée pour le 26 février 2016. Le Français ne devrait toutefois pas être surpris de l’ampleur de la sanction. « Je suis déjà jugé, je suis déjà condamné », avait-il estimé la semaine passée, refusant de venir plaider sa cause devant la commission d’éthique qui l’avait convoqué vendredi 18 décembre.

Il n’existe désormais presque aucun recours technique pour l’ex-favori du scrutin pour diriger l’instance internationale. L’ancienne star de la Juventus Turin pourrait saisir directement le Tribunal arbitral sportif (TAS), mais cette procédure sera toutefois soumise à l’approbation préalable de la chambre de recours de la Fifa. Un scénario peu probable au vu de la tournure des événements.

Sauf incroyable retournement de situation, Michel Platini ne sera donc pas le prochain président de la Fifa. Et son avenir dans le football semble pour le moins compromis, puisque la sanction de la fédération internationale lui interdit de reprendre son poste à la tête de l’UEFA avant la prochaine décennie. Une triste conclusion pour le triple Ballon d’Or, qui, à 60 ans, n’avais plus quitté le milieu du ballon rond depuis 1972 et ses premiers pas de joueur à Nancy.