L’Alliance Femmes et Médias (AFEM) a procédé lundi 25 janvier au lancement officiel d’une campagne de Plaidoyer des médias guinéens axée sur la nutrition. A travers cette campagne, AFEM se joint à une mobilisation de la société civile guinéenne pour la promotion et le renforcement de la nutrition à travers le pays.

A l’occasion de lancement de ce plaidoyer, Mme Diallo Monique Curtis, Présidente de Alliance Femmes et Médias a justifié ce combat par le fait que la Guinée est l’un des pays dans lesquels les proportions de malnutrition chronique sont les plus élevées dans la sous-région ouest-africaine. Les estimations révélées dans ce cadre font état d’environ 40%.  Selon la présidente de l’association, il était prévu pour 2013 que 759.000 enfants guinéens de moins de 5 ans dont 51% de filles, soient exposées à la malnutrition  chronique. Ce qui constituerait dans l’avenir un handicap pour le pays en termes de développement et de rentabilité économique.

En s’engageant donc dans ce projet, Alliance Femmes et Médias qui est une composante de la société civile va procéder à l’élaboration et à la diffusion des « messages capables d’influencer les opinions et provoquer un changement de comportement », a dit Monique Curtis.

Il s’agira notamment d’amener les médias à renforcer leur participation dans la lutte contre la malnutrition, obtenir l’adhésion des populations guinéennes dans la promotion des bonnes pratiques nutritionnelles. Elle entend aussi fidéliser un pool de journalistes sur le thème de la nutrition,  et vulgariser les actions du mouvement SUN à travers les médias.

Il faut rappeler que le projet intitulé « Mobilisation de la société civile pour le renforcement de la nutrition en Guinée » est piloté par le Conseil national des organisations de la société civile (CNOSC-Guinée). C’est une initiative qui repose sur un partenariat pluri-acteurs institué par la démarche du Mouvement SUN. Un mouvement international basé sur le droit à l’alimentation et à une bonne nutrition pour tous. En Guinée, il est mis en œuvre par des associations comme le RAJGUI, la CONAG-DCF, AVODER et le REFMAP.

Dans ce combat commun, toutes les associations et organisations sont unanimes que la malnutrition chronique entrave le développement optimum du cerveau chez l’enfant et réduit sa capacité d’apprentissage. « Lutter contre la malnutrition, c’est améliorer les performances scolaires et contribuer au développement des ressources humaines », a justifié la présidente de AFEM, Monique Curtis. « Lutter contre la malnutrition, c’est offrir les mêmes chances réussite et d’épanouissement à nos enfants indépendamment de leurs lieux de résidence. C’est restaurer l’équité », a-t-elle dit.

L’action de l’Alliance Femmes et Médias et soutenue par l’ONG Terre des Hommes. Son représentant au lancement de la journée de lancement de la campagne a indiqué que le plaidoyer pour la nutrition ne peut réussir sans l’implication des médias et les femmes.  Pour Naman Camara, ils sont la garantie d’une bonne nutrition dans nos communautés.  « Ce plaidoyer ira jusqu’au niveau des ménages. Pour apporter des messages, il faudrait que tous les médias sachent qu’il y a un phénomène qui prend de l’ampleur, la malnutrition. Et que ces médias doivent se joindre à toutes les organisations de la société civile pour passer les messages », a préconisé M. Camara.

Pour sa part, Dr  Dansa Kourouma, Président du CNOSC-Guinée a souligné que les médias et les femmes  sont les maillons de la mobilisation sociale pour une nutrition saine.  Il s’est donc dit confiance du succès qui résultera de l’implication des deux composantes dans cette sensibilisation. « Je crois donc au moment où nous nous engageons dans cette dynamique,  le partenariat et l’engagement des médias est un facteur important », a dit Dr Kourouma. Tout en ajoutant que la presse aidera à augmenter la pression sur les décideurs, à informer les citoyens sur la malnutrition et à persuader les partenaires au développement.

Le travail enclenché par AFEM se déroulera sous forme de production journalistique avec tous les genres.