En Guinée, triste souvenir que celui du 25 janvier 1971 où plus de 80 Guinéens, hauts cadres, simples fonctionnaires, hommes d’affaires et militaires ont été pendus par le régime de Sékou Touré, au pouvoir de 1958 à 1984. Ce lundi, les enfants et veuves des victimes se sont souvenus et ont commémoré les 45 ans de ce triste événement.

C’était au petit matin du 25 janvier 1971. Ce jour-là, Conakry et toute la Guinée se sont réveillées dans la douleur. Des Guinéens ont pendu d’autres Guinéens accusés d’être des contre-révolutionnaires, des « valets de l’impérialisme et du colonialisme ». Des slogans qui ont disparu avec leur géniteur en 1984, le jour suivant la mort de Sékou Touré.

Les enfants et veufs, victimes des « années de plomb » – arrestations arbitraires, tortures, assassinats – exigent justice, mais comment ? « C’est reconnaître le caractère extrajudiciaire des instances qualifiées de tribunal populaire et révolutionnaire, explique Sidikiba Kéita, président de l’Association des victimes du camp Boiro (AVCB), c’est déclarer nulles et non avenues les sentences par des structures circonstancielles et illégales, c’est déclassifier les fosses communes et les tombes des victimes, reconnaître que ces hommes et leurs familles ont subi l’aveuglement de l’Etat, et restaurer le droit et tous les droits qui ont été indûment bafoués depuis ce jour. »

Ecouter les victimes

Le ministre de l’Unité nationale et de la citoyenneté invite l’Etat guinéen à écouter les victimes. « Nous devons, dans ce pays, être capable d’écouter les victimes, toutes les victimes, d’être à leur écoute et d’être en mesure d’enclencher un véritable processus de justice pour l’honneur et la dignité des victimes, et de notre pays », précise Kalifa Gassama Diaby.

Le représentant en Guinée du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), Louis-Marie Bouaka, espère que ce triste souvenir mettra fin aux actes de violation des droits de l’homme en Guinée : « J’espère que cette commémoration d’aujourd’hui va contribuer à éclairer les générations présentes et futures sur la responsabilité qui est la leur de sauvegarder les principes des droits de l’homme. »