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« Les maladies cardio-vasculaires occupent la première cause de mortalité en Guinée actuellement », dixit   Dr Sandy Tolno, chef  service cardiologie intensive et DGA de l’hôpital de l’amitié sino-guinéen, sis à Kipé. Il a bien voulu se prêter à nos questions par rapport aux maladies cardio-vasculaires.  

 

NRguinée.net : Depuis quelques temps, les maladies cardio-vasculaires fusent en Guinée. Peut-on en savoir les raisons ?

Dr Sandy Tolno : Oui, vous savez les maladies cardio-vasculaires, je veux dire celles cardio-cérébro- vasculaire occupent actuellement la première place en termes de mortalité dans le monde entier ; ce ne sont pas seulement les pays développés qui occupent la première place. Les pays à faible revenu sont en premier ordre du classement  actuel en terme de maladie cardiaux-cérebro-vasculaire. Actuellement en Guinée nous avons beaucoup de cas de maladie cardiaque et cérebro-vasculaire, chose due au changement de notre rythme traditionnel, surtout notre mode de vie. Bon imaginer quelques décennies sont déjà passées avec cette imitation de mode de vie des occidentaux. Si je prends l’alimentation, on a tendance maintenant à utiliser beaucoup plus de sucrerie, beaucoup de gras, et on  fume de la cigarette importée  sans oublier la sédentarité qui s’installe. L’on passe tout notre temps assis à regarder la télévision, on ne pense même plus à se mouvoir, l’on préfère toujours à utiliser les moyens de déplacement modernes, comme la voiture.Les gens sont devenus plus qu’amorphes, donc la consommation énergétique  est beaucoup plus élevée et la dépense énergétique devient plus faible.

Il faut aussi ajouter la grande pauvreté chez les uns et le stress chez les autres.

 

En termes de statistique, peut-on connaitre le degré qu’occupent les maladies cardio-vasculaires dans nos structures sanitaires ?

En tant que  chef service cardiologie intensive de l’hôpital sino-guinéen, je peux vous dire claire et nette que dans notre hôpital ici les maladies cardio-vasculaires occupent la première place, et cela s’aligne à la statistique internationale. Les maladies cardio-vasculaires représentent la première cause de mortalité en Guinée actuellement.

Pouvez-vous mettre à la disposition du public des mesures préventives contre ces maladies ?

J’ai toujours dit que le premier élément qu’il faut comme nous ne disposons pas encore des moyens et d’équipements, comme des pays développés  pour faire face à ces maladies, il faut sensibiliser la population à bien s’occuper  de son mode de vie, parce que le mode de vie représente 70% de la santé et les 30% représentent les systèmes sanitaires que nous mettons en place. Il ya des facteurs de risque, c’est-à-dire des facteurs qu’on ne peut pas modifier et qu’on peut modifier, mais qui peuvent tous conduire aux maladies vasculaires. Les facteurs qu’on ne peut pas modifier c’est l’âge et le sexe. Sachant que, plus qu’on avance en âge plus on est prédisposé aux maladies cardio-vasculaires. Les facteurs qu’on peut modifier, c’est cette consommation excessive du sel, cette quantité du sodium qui se trouve dans les aliments qu’on consomme…, il faut accepter de pratiquer le sport. Autant dire que l’hypertension et les maladies cardio-vasculaires agissent sur la population si fait  qu’on considère une accélération du vieillissement de la part de la population.

A voir quelqu’un de 35 ans sur le passeport, on a l’impression qu’il a presque 50 ans, donc cet individu est plus proche de la mort.

Il faut sensibiliser la population à bouger, il faut dire aux gens de cesser de fumer, de stopper le tabac, lutter contre la consommation abusive du sucre, que cela prédispose au cas de diabète. Car si un patient est diabétique c’est fini, il ya l’hypertension qui est derrière, il ya des maladies cardiaques qui sont derrière, donc tout patient diabétique est comme tout patient cardiaque. Si vous ne prenez pas des dispositions, les autres maladies vont se manifester.

 

Est-ce que concrètement nos hôpitaux sont à même de donner satisfaction aux patients pour éviter de nombreuses évacuations ?

Bon vous savez tous les hôpitaux ne sont pas au même niveau d’équipements, ni au même niveau en terme de personnel et de compétence. Nous avons besoin d’améliorer notre plateau technique parce que notre objectif c’est de se comparer autres pays. Je suis sûr que des hôpitaux guinéens sont capables de fournir des soins qu’il faut pour que des gens soient bien traités ici. Il ya plusieurs raisons d’évacuation mais laisser le soin aux médecins qui sont conscients et compétents. Je dis bien aux médecins de prendre les décisions pour l’évacuation parce qu’ils connaissent déjà les sources du mal. Le gouvernement est entrain de se battre du côté de cardio-vasculaire pour faire des interventions sur le cœur, parce que nous n’avons pas de plateau technique. Nous envoyons toujours les gens à l’étranger pour l’intervention mais pas pour la tension. Le jour qu’on aura aussi ce plateau technique, on va diminuer cette évacuation. Je suis convaincu qu’avec l’appui fort du Pr Alpha Condé on aura bientôt ces moyens.

Dr ces derniers temps, on remarque que bien de hautes personnalités sont frappées de crise cardiaque. Qu’en  est-il exactement ?

Le problème de maladie cardio-vasculaire ce n’est pas un cas qui ait lieu parce que vous êtes ministre, président ou pauvre, ça dépend de votre mode de vie. Il ya plusieurs autres facteurs que je vous est cités. Les maladies ne connaissent pas si vous êtes président, pauvre ou ministres  non. En guise d’exemple, Staline et Roosevelt ont tous été frappés par les maladies cardio-vasculaires.

Malgré la compétence de nos docteurs, pourquoi les gens ont peur d’aller à l’hôpital ?

Moi je ne peux pas dire que les gens ont peur d’aller à l’hôpital parce que réellement les gens viennent à l’hôpital. Notre vie c’est de s’occuper des malades, il faut sensibiliser la population, c’est votre rôle vous les journalistes. Réaliser  des émissions de santé au lieu que les gens ne passent leur temps à regarder des films ou des feuilletons.

   

Votre message

Je voudrais tout seulement dire que la santé de l’homme c’est lui-même qui doit se battre. Il ne faut pas dire que  ce sont les Etats seulement qui doivent s’occuper de la santé des citoyens, il faut des efforts de part et d’autre.

BIS