Connus par leur clandestinité à grande échelle, les organisations illégales guinéennes s’activent tant bien que mal pour le trafic des êtres humains, en destination vers les pays arabes, dans les buts strictement lucratifs et migratoires.

Elles sont des centaines de jeunes filles ou femmes candidates à l’exil sans qualification en partance vers le moyen orient ou l’Afrique du Nord, en vue de s’offrir un emploi de domestique et bien rémunéré. Ces pratiques ne sont guère anodines, les recruteurs de ces réseaux, ont généralement leurs cibles potentielles, dans la mesure où, ils répertorient les femmes en quête de travail ou en situation difficile.

Sachant qu’elles ne sont pas l’abri du besoin, ces hommes d’ombre profitent davantage de cette précarité en vue passer à leurs actions frauduleuses, sans le contentement familial des individus concernés y compris les autorités guinéennes.

En effets, dans un premier temps, ils demandent aux intéressées de fournir leurs pièces d’identité, moyennant une somme modique environ de 300.00 à 500.00 fg, si toutefois la candidate ne possède pas le passeport. Ensuite, elles passent à la vaccination, assurant ainsi les potentiels partenaires, que les candidates sont en parfaites santé.

Une fois ces formalités terminées, ont les orientes au sein des pays ciblés à partir des carnets d’adresse de ces mafieux. Un nouveau départ, une nouvelle vie s’annonce pour ces immigrées à la recherche du travail bien primé.

Certes, l’on constate le plus souvent, après avoir atterri au pays d’accueil, ces femmes sont quotidiennement confrontées au calvaire de pire espèce. Des activités domestiques surchargées, les salaires de misère auquel on y croyait pas, parfois surendettées, les laissant même sans défense devant n’importe quel danger.

Fragiles au regard des patrons pervers, les consœurs guinéennes sont de plus en plus exposées face au risque d’harcèlement sexuel et de viol, sans que les autorités d’accueils n’interviennent.

A quoi sert de voyager, si le risque de danger est aussi élevé ?  Cela résulte d’un paradoxe extrêmement ambigu, surtout dans un pays où l’ensemble de la population vit au seuil de la pauvreté, avec moins d’un dollars/jour.

Fanta Kandé immigrée de retour « mon histoire est plus que jamais déplorable, je suis la fille ainée d’une fratrie de 7 enfants. Tous mes frères sont en situation de classe, et nos parents sont presque au soir de leur vie, ils ne peuvent rien faire pour nous maintenant, raison pour laquelle je décidé de partir, dans l’espoir de revenir un jour avec plein de pognon. Devant ce fragile contexte, il fallait que j’accepte de négocier avec un des membres du réseau migratoire vers l’Egypte, malheureusement, j’ai vécu de l’enfer là-bas, on me payait tardivement, dès fois si je gâte n’importe quelle matière, j’étais sensée la remboursée. Les injures étaient quasi quotidiennes à mon égard. Le peu d’argent que j’encaissais là-bas, servait à remplir certaines besoins familiaux en guinée. Donc je suis rentrée presqu’à plat, sans le moindre sou.

Dieu merci, je n’ai pas été violée et mon petit frère cadet doit finir la fac cette année. » A telle témoigné.

Pour l’heure, ces pratiques continuent leur routine néfaste, même si les services d’antidrogue et les crimes organisés s’activent pour les traquer, en attendant beaucoup de chemin reste à parcourir.

AMS Touré