A quelques jours du mois saint de ramadan, les activités sociales et cérémonials sont devenues de plus en plus le quotidien des Conakrykas, de Kaloum à Dixinn via la haute banlieue de Conakry, l’atmosphère est toujours la même. Il s’agit notamment des mariages, les danses traditionnelles guinéennes (Farégnakhi), les shows de la rue, les matches de gala et sans oublié les concerts dédicaces pour le public mélomane.
Le plus impressionnant, est la folie de grandeur de certains mariés, occupant ainsi tout le weekend (vendredi, samedi et dimanche) sans tenir compte l’occupation des différents invités ; tout chapeauté par des dépenses faramineuses par ci et là.
Au-delà des caractères pompeux, on dénote également l’emprise des cérémonies de mariages sur les routes secondaires, empêchant outrageusement les usagers de vaquer à leurs affaires. Le plus écœurant de ces pratiques, est sans doute l’inaction des chefs de quartiers de la place ; qui, de leur côté, ne prennent aucune mesure appropriée en vue de dénouer à ce fléau qui gangrène la cité.
Les préparatifs de ramadan, un moment propice au mariage :
Traditionnellement en Guinée, l’on assiste successivement les mariages en grande partie qu’à l’approche du carême. Un moment juteux pour accélérer les unions entre hommes et femmes. Aux dires des érudits musulmans, ‘’ l’union sacrée entre homme et femme, élève symboliquement le degré religieux d’un musulman ou musulmane’’.
Partant de ce constat, beaucoup de personnes se précipitent tant bien que mal afin d’assurer leur mariage, non seulement pour accomplir l’obligation religieuse mais aussi par l’effet passionnel ou d’éviter le manque de rester seul (e) sans partenaire sexuel.
Ironie du sort, l’on se rend compte quelques jours, voir les mois après l’union sacrée, nombre de couples divorcèrent pour des raisons plus ou moins abstraites. Ce genre de mariage sous-entend ‘’ le mariage à court terme’’, ce qui n’est pas du tout adéquat pour les valeurs de la morale et de la religion.
Par ailleurs, cette fièvre de mariage n’a pour autant pas que son caractère religieux, il y’a certes des aspects économiques et juteux pour les tailleurs, griots et musiciens, qui savourent avantageusement de ces bels instants pour remplir les poches.
Pour Ibrahima Kalil Kouyaté griot de son état « nous acclamons abondamment ces périodes, parce qu’elles nous procurent assez d’argent. Financièrement nous serons à l’aise, nous vivons de ça aussi depuis des lustres, sans cela nous n’aurions pas de revenu. Notre orchestre comprend 8 membres, 2 chanteurs, 1 guitariste, 2 batteurs, 1 pianiste et 2 techniciens, tous ceux-ci vivent grâce au fonctionnement de cette équipe, alors notre vie en dépend également. » A-t-il martelé.
Toutefois, à Conakry tout comme à l’intérieur du pays les derniers jours avant le ramadan semblent dessiner un climat festif et bien attendu exténuant pour les personnes concernées, avant d’atteindre le bout du tunnel.

Ams Toure