L’OGDH condamne l’interdiction du droit de manifester
L’interdiction des manifestations par le gouvernement à travers le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation (MATD) sur toute l’étendue du territoire national jusqu’à nouvel datant à partir du 3 Août dernier fait jaser dans toutes localités du pays. Juger non seulement comme étant une atteinte aux règles de la constitution mais aussi un recul à la jeune démocratie de notre pays, l’Organisation Guinéenne des Droits Humains et du Citoyen (OGDH) à travers une conférence de presse animée par son président par intérim, El hadj Mamadou Malal Diallo pour exprimer leur désarroi par rapport à cette décision qui, selon lui et ses membres, donne une image inappréciable aux yeux des institutions nationales et internationales. La rencontre a eu lieu lundi, 6 Août à la maison commune des journalistes sise Coléah dans la commune de Matam à Conakry en présence des membres de l’Organisation.
A cette occasion, El hadj Mamadou Malal Diallo a exprimé la préoccupation de son organisation par rapport à la décision du gouvernement qui, pour lui, constitue une violation grave d’un droit reconnu par la constitution guinéenne du 07 mai 2010 en son article 10 mais aussi une violation manifeste des conventions internationales auxquelles la Guinée est parti, notamment le Pacte International Relatif aux Droits Civils et Politiques de 1966 et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples en 1981.
Face à cette situation, l’orateur a dit : «L’OGDH déplore et condamne fermement cette interdiction systématique et générale du droit de manifestation, sans oublier l’usage disproportionné de la force lors des manifestations du 23 juillet dernier, tant à l’égard des Forces Sociales de Guinée que du Mouvement Syndical Guinéen. De nos jours, un nombre important de manifestants sont alités suite à l’usage excessif des gaz toxiques».
Au pouvoir judiciaire, l’OGDH appelle : « Pour qu’il veille à ce que les actes réglementaires contraires à la Constitution ne s’appliquent pas aux populations et que ceux qui, par excès de zèle, s’évertuent à violer la Constitution soient traduits en justice ».

A.Touré