A l’heure du 60ème anniversaire de l’indépendance de la Guinée, il est important de tourner un regard sur la culture guinéenne dans toute sa splendeur, dont ils furent parmi les plus grands ambassadeurs.
La première troupe du continent à parcourir le monde, les ballets Africains ont connu la gloire et fait la fierté de la Guinée. Son origine remonte à 1950. Elle est l’œuvre de trois personnes :
Le poète guinéen Keita Fodéba, son compatriote guitariste Kanté Facélli et le chanteur camerounais Albert Mouangué. L’ensemble Fodéba-Facélli-Mouangué, son nom d’origine, avait pour vocation de recruter des artistes des mondes noirs sur la place Parisienne. Africains et Antillais s’y côtoyaient avant que la compagnie ne change de nom pour devenir les Ballets Africains de Keita Fodéba, puis les Ballets Africains de la République de Guinée, à l’indépendance du pays, en 1958.
Nouvellement indépendante, la troupe fût bien accueillie par le premier président de la Guinée, Ahmed Sékou Touré. Un féru de culture, qui avait bien compris l’influence que celle-ci pouvait exercer au-delà des frontières. Le Directeur Hamidou Bangoura, membre depuis 1960, se souvient qu’en « bons enfants choyés de la révolution » ils eurent droit à une belle et prestigieuse carrière. De fait, ce mythique groupe s’est produit sur la plupart des grandes scènes du monde entier, atteignant certaines années la bagatelle de 250 représentations annuelles.
On se souviendra notamment que les ballets Africains de Guinée furent la première troupe au monde à se produire sur le podium de l’Assemblé générale des Nations Unies à New York, à l’occasion de la célébration de l’année internationale des droits de l’homme en 1968 et la première troupe africaine à se produire au théâtre Bolchoï , eu Union Soviétique .
Depuis leur naissance, ce sont plusieurs centaines de créations qu’ils ont porté et interprété pour les plus grands bonheurs du public. Les voilà donc à nouveau sur scène en 2018, lors de la célébration du 60ème anniversaire au stade du 28 septembre. Malgré leur âge, les ballets Africains de Guinée n’ont rien perdu de leur énergie et de leur enthousiasme. Danseur, acrobates et musiciens continuent les tableaux, et de porter ainsi haut le flambeau des arts et de la culture guinéenne.

A Touré