dixit Amadou Tham Camara, président de l’Association de la Presse Sportive de Guinée (APSG).

Journaliste de son état, Amadou Tham Camara, reste et demeure une valeur sûre qui, dans sa profession, sait à quoi s’en tenir. Dans la presse guinéenne où il exerce depuis belle lurette, il ne cesse de prôner l’éthique et la déontologie à tous les niveaux. C’est ce qui lui a valu la qualification d’homme à tout faire par ses confrères ; certainement, à cause de sa gentillesse, de sa combativité, sa motivation et surtout à cause de sa détermination et sa disponibilité pour l’évolution de la presse guinéenne en général.
Dans l’interview qu’il nous a accordée, Amadou Tham Camara parle de sa fonction, du décalage de la CAN, de l’évolution du football guinéen dans son ensemble et surtout beaucoup d’autres sujets en rapport avec l’Association de la Presse Sportive de Guinée, de la Fédération Guinéenne de Football (FGF), dont il est le président de la Commission Ethique.
Pour plus d’amples informations sur ce monsieur qui se bat corps et âme pour l’émancipation de la presse guinéenne, lisez.
Nrguinée.net : Parler-nous de votre fonction ?
Amadou Tham Camara : Je suis le président des journalistes sportifs de Guinée depuis six ans, à ce titre, mon rôle consiste à fédérer l’ensemble des journalistes sportifs à leur trouver les opportunités de formation et à être présents chaque fois que cela est nécessaire dans toutes les œuvres sociales. A impulser et créer un dynamisme pour que la presse sportive de Guinée ne soit pas seulement une presse de football, mais une presse pour l’ensemble des disciplines sportives.
Guinée-New, AGUIPEL, APSG, comment vous conciliez-vous les trois fonctions ?
Vous savez, ce ne sont pas des fonctions contradictoires, mais plutôt des fonctions complémentaires, le clair des moments, c’est Guinée-New, c’est le seul travail qui est contraignant. Les autres, c’est du bénévolat, donc on fait comme on peut et c’est le travail qui n’est pas fait à temps. Chaque fois qu’on a le temps de s’occuper des autres, on le fait. Donc, c’est ainsi que je trouve dans les 24 heures un petit temps pour chaque association en m’organisant en conséquence pour trouver un petit créneau et pour la presse sportive, et pour la presse en ligne et pour la maison de la presse. Parce que j’administre là-bas encore et même pour la Fédération Guinéenne de Football où je suis le président de la Commission d’Ethique. Donc, tout est question d’organisation, mais aucune de ces associations-là, le travail n’est pas rémunéré.
Quel regard portez-vous sur le football guinéen de nos jours ?
Je pense que le football guinéen est en train de sortir de l’ornière. On dit parfois à quelque chose, malheur est bon, il a fallu une crise aigu pour que tout ça soit remis. Il y a eu un Comité de normalisation qui a fait un travail gigantesque en dotant le football guinéen d’un nouveau texte statutaire qui a permis le décollage que l’on connait. Parce qu’il faut qu’il y est une embellie, une avancée juridique. Donc, tout est parti de là. Aujourd’hui, je crois que l’arsenal juridique n’est pas au complet, mais il y a un travail de fond qui est en train d’être fait. Il y a eu le statut, il y aura bientôt le règlement intérieur, il y a un code d’éthique. Donc, le football est en train de se doter des instruments juridiques qui puissent nous permettre de fonctionner normalement. Il y a une nouvelle équipe fédérale qui est en place qui a des ambitions pour le football guinéen qui doit être encouragée, parce que vous savez dans notre pays, tout le monde aime peut être le football, mais tout le monde n’aime pas aussi investir et aussi connaître que ces deux critères là sont très importants à mon avis pour pouvoir tirer le football vers le haut. Je pense, ce qui est en train d’être fait en ce moment, le résultat prouve qu’on va vers la bonne direction puisque non seulement au niveau de la catégorie supérieure, c’est-à-dire le Syli national senior et également les U-23 et U-17, il y a des performances. Mais au niveau des clubs, il y a des performances qui sont enregistrées. Car, tout n’est pas rose, c’est clair, mais il s’agit d’une œuvre humaine, il y a des choses à ne pas faire. Nous faisons partie de la Commission d’éthique où nous avons été élus et notre travail consiste à contribuer. Donc, nous travaillons d’arrache-pied avec les autres membres de la Commission pour doter la Fédération guinéenne de football des textes manquant, pour que la FGF soit au diapason.
Comment comptez-vous organiser les stages de formations pour les journalistes sportifs afin qu’ils soient bien outillés dans leur métier ?
Nous allons vous les faire en intelligence avec les différentes Fédérations au premier trimestre de 2019, il est prévu un stage de formation pour les journalistes sportifs pour maîtriser les règles du Hand-ball, parce qu’il faut se dire la vérité, s’il y a une autre discipline aujourd’hui autres que le football, c’est bien le Hand-ball. Mais fort malheureusement, beaucoup de journalistes sportifs ne maitrisent pas les règles. Donc, une formation est nécessaire si tout va bien au mois de février.
Entant que président de l’APSG, comment gérez-vous la presse en matière des différents voyages des équipes sportives nationales ?
C’est un système de rotation. C’est vrai qu’il y a peu de places pour des journalistes, parce que la presse sportive est plus de 100 personnes et malheureusement les places qu’on nous attribue, le nombre est insuffisant généralement. C’est ce qui fait que la rotation les gens est mal sentie. Mais aujourd’hui, force est de constater que bon nombre des Association ont voyagé par l’entremise de l’Association. Que ça soit les éditions de la Coupe d’Afrique, la Coupe du monde, le CHAN. Donc, chaque fois il y a des opportunités, nous faisons voyager les gens. La prochaine édition, la rotation va continuer, ceux qui n’ont pas bénéficié des premières, vont en bénéficier des celles à venir.
Que pouvez-vous nous dire sur la performance des deux présidents, Super V et l’actuel président Antonio Souaré ?
La Comparaison n’est pas raison. Vous savez, je n’aime pas parler en tant que président de la Commission éthique de la Fédération Guinéenne de Football. J’ai une petite réserve par rapport à ça, parce qu’il faut savoir qu’il y a une affaire en pendante à la Justice. Donc, je me réserve de donner une opinion en tant président de la Commission éthique de la Fédération Guinéenne de Football (FGF).
Comment avez-vous accueilli l’arrivée de nos joueurs binationaux ?
C’est avec beaucoup de joie et de satisfaction, parce que vous savez, s’il y avait un talon d’Achille dans l’équipe nationale de Guinée, c’est bien le poste de gardien de but. Parce que ce poste-là, cela a été le point faible de notre équipe, même quand on avait eu les générations dorées à la CAN de 2006 où tous les postes étaient bien garnis, parfois avec des doublons des joueurs qui étaient titulaires à leur poste, il n’y avait que le poste de gardien de but qui ne l’était pas. Donc, le Syli national a péché par ça. Car, chaque fois on a été toujours éliminé à des quarts de finales, parce qu’on n’avait pas de grand gardien de buts, on ne pouvait pas remporter des compétitions. Mais de nos jours, force est de reconnaître que nous avons un gardien de haut niveau qui est titulaire dans son club, un club de 1ère division. On n’avait pas eu ça avant et c’est un binational. C’est donc, pour moi, rien que cela, c’est suffisant pour dire qu’on est sur la bonne voie. Il faut aller chercher les meilleurs guinéens partout où ils se trouvent et renforcer l’équipe. Il ne faut pas avoir le complexe la dessus, c’est ce que la France fait, elle est championne du monde, il n’y a que des binationaux, Samuel Umtiti, Paul Pogba, N’Golo Kanté, Ousmane Dembélé, j’en passe. Ils sont tous des binationaux. Donc, si vous prenez les 22 joueurs de la France, vous avez au moins 16 qui sont binationaux. Alors pourquoi pas la Guinée. Partout où les meilleurs se trouvent, il faut les convaincre pour renforcer l’équipe.
Parlez-nous du décalage de la CAN ?
Je le regrette, parce qu’on plus en plus l’impression que la CAN est une affaire des pays riches d’abord par le changement de nombres de participants. Il est évident la CAF a voulu montrer que l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations maintenant n’est pas donnée à n’importe quel pays. Deuxièmement, ce retrait quelque peu non galant de cette édition au Cameroun, je trouve que c’est regrettable, parce que selon les textes normalement, ça devait être au mois de mars, mais la CAF a voulu aller vite. Ce qui nous inquiète maintenant, la Guinée ne se retrouve. L’édition 2021 de la CAN sera attribuée au Cameroun et la CAN 2023, à la Côte D’ivoire. Le cas de la Guinée n’a pas été dit, est-ce c’est une façon de remettre la pression aux autorités guinéennes ? Donc, je pense que si les autorités guinéennes sont intéressées par l’organisation de la CAN, ils doivent se lever maintenant et prendre le bâton de pèlerin pour aller rencontrer les membres de la CAF afin que la CAN 2025 soit attribuée à la Guinée.
Votre mot de la fin ?
C’est d’abord encourager les journalistes. Le métier du journaliste n’est pas facile, c’est un métier ingrat qui ne nourrit pas forcement son homme. Mais ça reste quand même un métier très noble. Il faut qu’il reste quelque soit par ailleurs des difficultés économiques, financières qu’on peut avoir, le journaliste doit rester le baromètre de la société. Il est important que je lance ce message à l’ensemble des journalistes sportifs en particulier, de se donner la main, de s’unir et d’aimer la profession et surtout d’aider tout le sport pas seulement le football.

BIS