C’est en faveur d’une conférence de presse, que le chef de département des mines et de la géologie a dévoilé son bilan de son département ce Lundi 14 Janvier, dans un réceptif hôtelier de Conakry, entouré par le Ministre Secrétaire général à la présidence y compris certaines collègues dont le Ministre de la Communication M Amara Somparé, des Travaux Publics Moustapha Naité. Initiée par le chef de l’Etat, obligeant ainsi chaque Ministre de son gouvernement à passer devant la presse Nationale et Internationale pour dévoiler le bilan des secteurs respectifs.
A l’entame, le Ministre des mines et de la géologie M Abdoulaye Magassouba a énuméré comme suit :
LES ACQUIS, DEFIS ET PERSPECTIVES DU SECTEUR MINIER.
ETAT DES LIEUX EN 2010 : UN SECTEUR MINIER STAGNANT ET OPAQUE
A l’élection du Pr Alpha Condé à la tête de l’Etat guinéen en 2010, le secteur minier était dans un état de léthargie, avec une incapacité du pays à attirer l’investissement dans les mines à cause de la mauvaise qualité de la Gouvernance dans le secteur, notamment une gestion opaque des titres miniers qui servaient essentiellement à alimenter les spéculations de détenteurs qui, pour la plupart, n’avaient jamais visité les sites qu’ils étaient censés développer. Dans le secteur du fer, le gisement de simandou, dont les permis de recherche avaient été accordés en 1997 (soit 14 ans plus tôt), n’avait pas connu de réel développement. Selon les spécialistes du secteur minier consultés, Rio Tinto, le principal actionnaire du projet, avait gelé Simandou afin d’accélérer le développement de son principal gisement en Australie. Le gouvernement de l’époque, après avoir retiré la moitié du gisement de Simandou, l’a cédée à BSGR (détenue par le diamantaire Steinmeitz) qui s’est empressé à vendre 51% du projet à 2,5 milliards USD à Val sans avoir véritablement investi sur le gisement qu’il a reçu de l’Etat.
Alors, après son élection, le Pr Alpha Condé a constaté que Rio Tinto avait cédé une partie des parts de Simandou à Chinalco sans autorisation préalable du Gouvernement. C’est pourquoi le nouveau gouvernement a décidé de lui infliger une pénalité. A ce titre, le gouvernement a obtenu le paiement d’USD 700 millions de pénalités au profit de l’Etat.
L’objectif immédiat du nouveau régime était de formaliser les réformes à mener dans un nouveau code minier rédigé aux meilleurs standards avec l’appui des experts et des partenaires internationaux. L’application de ce code a permis l’assainissement du cadastre avec le retrait de plus 800 permis miniers, et fait de la Guinée l’un des premiers pays africains à publier toutes ses conventions minières sur internet.
DE PROFONDES REFORMES POUR UN MEILLEUR CADRE D’INVESTISSEMENT
Depuis 2011, la Guinée a adopté une nouvelle politique minière dont les réformes ont porté sur le cadre législatif et réglementaire, les capacités institutionnelles, la gouvernance et l’équilibre de partage des bénéfices entre les parties prenantes. Les principales réformes sont :
. L’adoption d’un code minier incitatif en 2011 et amendé en 2013 qui intègre des innovations importantes inspirées des meilleures pratiques internationales pour la promotion de la transformation locale. Ce code a introduit la prise de participation de l’Etat pouvant atteindre 35%, avec des parts non contributives atteignant 15%, permettant à la Guinée de disposer d’une minorité de blocage et veiller à la sauvegarde de ses intérêts dans le développement des projets. Indique-t-il.
. L’adoption en 2014 d’une politique de mutualisation des infrastructures auxiliaires aux mines, avec un schéma Directeur des Infrastructures annexes aux mines (SDIAM) actualisé en 2018.
.la création en 2016 d’un guichet Unique (CISPMI) en vue de faciliter et d’accélérer les procédures administratives d’obtention des permis et autorisations des projets miniers intégrés.
.la modernisation du Cadastre minier qui a permis de passer d’un système cadastral opaque et inefficace pour les investisseurs, à un système parmi les plus modernes au monde, accessible en ligne depuis mars 2017.
DES INVESTISSEMENTS MASSIFS SANS PRECEDENTS DANS LE SECTEUR
L’intérêt des investisseurs s’est traduit par de nouveaux projets, et la relance de projets en souffrance, à travers la mobilisation de plus de 10 milliards de dollars de 2011 à la date, dont plus de 3 milliards de dollars actuellement en cours d’exécution sur le terrain.
Autre sujet abordé est la gestion des impacts économiques, sociaux et environnementaux, parmi tous les défis du secteur minier guinéen, celui qui interpelle avec plus d’urgence et d’acuité est celui de la gestion durable des impacts économiques, sociaux et environnementaux.
Ainsi, grâce à ce choix, les revenus tirés par les mines permettent de financer les infrastructures, à l’instar des 515 millions d’euro récemment approuvés par le parlement (en décembre 2018) sur l’accord-cadre avec la chine. Cet accord-cadre, vise un investissement total de 20 Milliards de Dollars sur 20 ans dans le cadre d’un mécanisme de prêt enclave. A-t-il énuméré.
En somme, ces investissements bien ciblés au moyen de prêts enclavent, auxquels s’ajoutent le développement d’infrastructure de transport et énergétiques partagées dans les projets miniers intégrés en cours. En ligne avec l’objectif du président de la République, le professeur Alpha Condé, de garantir, par les choix et actions d’aujourd’hui, la croissance, la prospérité, le bien-être aux générations actuelles et futures à travers un développement du secteur minier au service de la transformation socioéconomique du pays.

Amara Touré