L’opposant burkinabè Soumane Touré vient de passer sa deuxième nuit à la gendarmerie. Lors d’une conférence de presse, tenue à l’occasion de la rentrée politique de son parti, l’opposant avait donné sa lecture de la conduite de la transition, accusant les dirigeants de cette dernière de n’avoir pas de feuille de route claire et de corrompre la société civile. Pour le président du Parti de l’indépendance, du travail et de la justice, le nouveau code électoral, qui exclut des prochaines élections certains proches de l’ancien président, est contraire à la Constitution. Dans son analyse, Soumane Touré a dénoncé la prise du pouvoir par « les putschistes civilo-millitaires qui ont institué cette transition pour usurper le pouvoir d’Etat ». Et il appelle le chef d’état-major général des armées à prendre ses responsabilités. « Nous avons dit que l’armée est comptable des évènements que nous avançons présentement,explique Théodule Da, secrétaire aux relations extérieures du PITJ. S’il y a des gens qui viennent s’installer et qu’ils veulent avoir une certaine légitimité, nous ne saurions le cautionner. Par conséquent, leur premier responsable, qui est le chef d’état-major, général des armées, il n’a qu’à rappeler ces gens à la caserne et ramener le train de la transition qui a complètement déraillé afin de nous éviter des lendemains qui vont déchanter. » Interpellé puis auditionné, Soumane Touré vient de passer sa deuxième nuit à la gendarmerie. Selon une source sécuritaire, l’homme politique est gardé à vue pour « outrage, dénonciations calomnieuses et appel à la rébellion ». Des propos « assez graves, car Soumane Touré incite à un coup d’Etat », selon la même source. Après sa garde à vue, il sera présenté au procureur pour la suite de la procédure.