Un jeune tireur blanc, actuellement en fuite, a fait neuf victimes mercredi 17 juin 2015 dans l’une des plus vieilles églises fréquentées par la communauté noire de la ville de Charleston, dans l’Etat de Caroline du Sud aux Etats-Unis. Pour le chef de la police locale Gregory Mullen, le caractère raciste de ce « crime hideux » ne fait pas de doute.
Article mis à jour en fonction des dernières informations disponibles
La fusillade s’est déroulée mercredi vers 21 h (heure locale) à l’Emanuel African Methodist Episcopal Church de Charleston, dans le sud-est des Etats-Unis. Un individu a tiré sur un groupe de fidèles réunis comme chaque mercredi pour prier. Selon les premiers éléments de l’enquête, le meurtrier s’est mêlé aux paroissiens pendant une heure avant de lancer sa tuerie.
« Nous avons pu constater qu’il y avait huit individus décédés à l’intérieur de l’église », a expliqué le chef de la police lors d’une conférence de presse, avant de préciser que parmi les deux blessés transportés à l’hôpital le plus proche, une personne était également décédée. « A ce stade, nous avons neuf victimes de ce crime hideux », constate M. Mullen, qui parle aussi sans équivoque d’un « crime raciste ».
Le révérend Clementa Pinckney, qui était le pasteur de l’église depuis 2010, ainsi que sa sœur, figureraient parmi les victimes. Le FBI est venu renforcer la police locale pour traquer l’auteur de l’attaque. Car malgré un très important déploiement des forces de l’ordre, ce dernier court toujours. « Nous mettrons tous nos moyens et toute notre énergie pour retrouver cet individu », tente de rassurer Gregory Mullen.
Le fugitif est décrit comme un garçon d’une vingtaine d’années « aux cheveux blonds et glabre », vêtu d’un jean, d’un blouson et de grosses chaussures. Il est considéré comme « manifestement très dangereux », et un appel a été lancé à la communauté pour qu’elle fournisse toute information susceptible de conduire à sa capture. Une récompense pour son arrestation devrait être annoncée sous peu.
En attendant sa capture, de gros efforts sont faits de la part des responsables noirs et blancs de la ville pour éviter de nouvelles émeutes raciales. Car ce n’est pas la première tragédie vécue cette année par la communauté noire de l’Etat de Caroline du Sud. En avril dernier, Walter Scott, un homme noir non armé, était tué de huit balles dans le dos par un policier blanc, qui a depuis été inculpé pour meurtre.
Cette bavure policière venait elle-même s’ajouter à une longue série, depuis celles de Ferguson il y a près d’un an, qui avaient justement occasionné des émeutes. Aussi, la gouverneure de l’Etat Nikki Haley a appelé à observer une prière « en soutien aux victimes de cet acte incompréhensible ». Le maire de Charleston parle d’un acte méprisable.
Des candidats à la présidentielle américaine de 2016 réagissent également. Jeb Bush, aspirant fraîchement déclaré à la primaire républicaine, a indiqué sur Twitter : « Nos pensées et nos prières vont aux individus et aux familles touchées par les tragiques événements de Charleston », alors qu’il devait se rendre à Charlotte, plus au nord en Caroline du Sud, pour un meeting.
Idem pour Hillary Clinton, candidate à la primaire démocrate, qui a tweeté : « Des nouvelles terribles de Charleston – mes pensées et mes prières sont avec vous tous », tandis qu’elle se trouvait elle-même à Charleston mercredi, en réunion électorale.
Source: rfi.fr