La mendicité est devenue une problématique qui a pris de l’ampleur à Conakry. En ces temps de vache maigre, de nombreux concitoyens se sont transformé en professionnels de ce métier des plus lucratifs à cause de la générosité de nombreux nantis qui offrent quotidiennement des aumônes à cette catégorie sociale.   On les aperçoit   sur toutes les artères de la Capitale guinéenne. Et malgré l’assistance financière de l’état pour venir à bout à ce phénomène, leur nombre devient encore de plus en plus croissant à Conakry. Eu égard à cette épineuse question, ne serait-il pas nécessaire de mettre en œuvre un plan Marshall pour une prise en charge effective de ces personnes démunies qui, naturellement, ont aussi besoin de bien-être.

Quotidiennement, ce sont des milliers d’handicapés ou mendiants de tous les âges et de tout sexe qui se donnent rendez-vous à des endroits fréquentés de la ville. Tôt le matin, sur les artères de la Capitale, il suffit d’un si petit temps de stationnement pour qu’ils investissent la chaussée, la main tendue pour demander l’aumône aux passants ou aux usagers de la route.

On les voit à longueur de journée, avec une attitude des plus imprudentes, se faufiler entre les véhicules en pleine circulation. Infatigables comme un sportif aguerri, ils passent toute la journée, arrêtée sur leurs jambes, bravant les intempéries de la nature (soleil, pluie…).

De Kaloum en passant par Donka, Ratoma, Matoto et Enco 5, le phénomène de la mendicité est vécu au quotidien dans la Cité. Mais la palme d’or revient à la presqu’île de Kaloum, ce grand centre de négoce ou tout se décide.

En tout cas à Conakry, prenez le temps de faire un tour à la mosquée Fayçal ou à la Cité chemin de fer face à la maison centrale. En ces lieux, vous vous rendrez aisément compte de la précarité et l’insalubrité dans laquelle évoluent ces handicapés mendiants qui ont pourtant le droit de vivre. Quelques citoyens se sont prononcés sur la question

Aboubacar Diallo, commerçant à Matoto : «Pour commencer, je vous remercie de m’avoir tendu votre dictaphone. Bref, dans la vie, on n’est pas égaux. Car, dans la vie, l’homme propose, Dieu dispose et la nature s’impose. Pour moi, le gouvernement doit faire face à cette pratique qui prend de l’ampleur de plus en plus dans notre pays. Je demande aussi aux mendiants d’être à la Cité de solidarité pour qu’on puisse bien s’occuper d’eux ».

Amadou Oury Bah, mendiante à Madina : « Mon fils, sans vous mentir, dans la vie, chacun à sa chance. Je pense bien, que tu es d’accord avec moi. Moi, personnellement, je n’étais comme ça au début, mais comme personne ne connait sa destinée. Mais pour le moment, avec la mendicité, je me décarcasse la journée durant pour subvenir à mes besoins et à mes trois (3) enfants. Mon message va à l’endroit de tout le monde. Je demande à tous de nous assister, car dans la vie on n’est pas égaux ».

BIS