La plupart des jeunes des centres urbains et même ceux des zones rurales aspirent tous à pratiquer le football et à devenir à la longue, un joueur professionnel.
Mais sur mille, combien parviennent-ils à réaliser ce beau rêve ? Qu’importe le faible taux de réussite en la matière, tout le monde tente quand même sa chance jusqu’à ce qu’il se rende compte par lui-même que s’en est fini. Car quoi qu’on dise, le football est un sport favori des jeunes. Au-delà d’un certain âge, les nerfs ne répondent plus, tout comme le souffle.
Qu’à cela ne tienne, c’est à l’aveuglette que les jeunes s’adonnent à ce sport avec l’espoir qu’un jour, ils passeront entre les mailles pour se retrouver outre atlantique. Voilà pourquoi, ils n’hésitent pas, advienne que pourra, à ériger des camps sur n’importe quel espace qu’il soit réservé aux piétons ou aux véhicules. Egalement, les bordures de mer ne sont pas épargnées. Dès que la marrée se retire, elles sont littéralement envahies par les jeunes happés par le cuir rond. Sur les quelques rares espaces aménagés à cet effet dans notre capitale, se succèdent de multiples équipes à longueur de journée.
A certains endroits, ces jeunes sportifs élaborent parfois un programme commun. Ou tout simplement, se partagent les espaces déjà rétrécis pour effectuer leur réchauffement. C’est le cas par exemple du terrain de Taouyah, un espace coincé entre la mairie, la nouvelle maison des jeunes et le vieil hangar du coin. Ici, on y voit de toutes les couleurs. De la poussière et de la fumée âcre qui n’empêchent pas trois, quatre voire cinq équipes se partager ce terrain poussiéreux.
Tout cela, pour permettre à chacun de s’entraîner. Même ambiance au terrain de Bonfi où de 6 heures à 19 heures, une grappe de jeunes s’organise de telle sorte que tous soient satisfaits.
En tout cas, ce n’est ni le soleil ardent et encore moins la pluie qui les décourageraient. Au contraire, ces derniers semblent les revigorer. Chacun d’eux aspirent un jour à offrir son talent dans des grands clubs occidentaux. C’est pourquoi, les gros risques qu’ils encourent en jouant sur les aires et à des moments inappropriés, comptent très peu pour eux. Ce qui compte en revanche, c’est la passion qui suscite en eux. Parce que, comme attestent les médecins, jouer sous un soleil accablant ne crée aucun problème sérieux, même si, parfois, il faut redouter la méningite et la déshydratation. Seulement, il parait que le sportif doit beaucoup boire pour ne pas s’assécher.
Les joueurs quant à eux, se disent heureux en pratiquant ce sport «ROI» malgré les conditions climatiques peu favorables qu’on connaît tous. «Comme vous le voyez, nous sommes là pour jouer au ballon qui est une passion pour nous. Quelque soit le degré, nous nous adoptons à ça. Nous sommes habitués et ça ne nous cause pas de problèmes », explique Fodé Soumah.
Quant à Moustapha Bangoura, il compte évoluer et devenir un footballeur professionnel quel qu’en soit le prix à payer : «Il n’y a donc pas de place pour le découragement », lance-t-il
Ibra, footballeur à Dabondi renchérit : «Je n’ai pas de choix, mon pays manque d’infrastructures sportives. S’entraîner à 14 heures me permet de maintenir la forme et développer mes muscles. Après tout, je respecte les conseils des aînés qui m’ont conseillé de boire beaucoup d’eau pour récupérer les calories que je perds pendant les entraînements », soutient-il.
Comme on le voit, rien ne semble donc arrêter ces jeunes sportifs. Même dans les conditions très désastreuses, ils sont totalement motivés. Mais pour plus de professionnalisme, il est souhaitable de construire des écoles de football dans les différentes régions de la Guinée tout en aménageant des terrains de proximité pour le bonheur de la jeunesse.
Martra