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Disparition de Chérif Diallo d’Espace TV : La presse se mobilise pour marcher

Plus d’une semaine après la disparition mystérieuse du reporter Chérif Diallo à Espace TV, la presse guinéenne s’est mobilisée ce samedi pour planifier une marche. Double objectif, dénoncer le silence des autorités et exprimer la solidarité au confrère.

S’exprimant devant la presse, Moussa Moïse Sylla, directeur de l’information d’Espace TV, explique qu’après avoir quitté le studio le jeudi 23 juillet sur sa motoChérif Diallo a confié à ses amis qu’il rentrait à la maison pour rompre le jeûne. Ce qu’il a effectivement fait puisque chez lui, il a été aperçu par certains membres de sa famille.

« De là, il avait rendez-vous avec quatre amis avec lesquels il travaillait sur un projet. Lui et ses amis ne se seraient pas entendus sur le partage du pourcentage du marché. Donc, à l’issue d’une vive altercation, ses amis ont embarqué une partie du matériel. Chérif a suivi quelques minutes après sur sa moto. Depuis, aucune nouvelle ».

Alerté par cette disparition, Moussa Moise Sylla soutient avoir exploré toutes les pistes. «  Nous sommes allés à l’aéroport pour savoir s’il a quitté le pays. D’après le répertoire qui nous a été montrés, Chérif n’a pas quitté le pays. Nous avons contacté sa famille, peut-être qu’il a voyagé depuis, mais vraisemblablement, il n’a pas quitté le pays ».

Dans la foulée, la présidente de l’ONG Femmes, développement et Droits Humains en Guinée, Moussa Yero Bah, a dénoncé le silence du gouvernement et de la Haute Autorité de la Communication (HAC), si prompts à réagir dans d’autres circonstances.

Quand un journaliste est menacé ou a disparu, le gouvernement devrait ne serait-ce qu’en quelques mots s’en saisir, dit-elle. « Mais la taire ainsi sans aucun signe de sympathie à l’endroit de la presse et de la famille du journaliste prouve que cette liberté a été obtenue au forceps et que les responsables n’ont aucun égard pour les médias ».

Pour Moussa Moise Sylla, l’heure n’est pas à l’inertie, encore moins au silence. « Nous devons nous poser la question : à qui le tour ? Un journaliste ne peut pas disparaître comme par enchantement. Nous ne devons pas restés les bras croisés », dit-il.

Finalement, un comité de mobilisation a été constitué pour organiser la marche… pacifique.