Même comme ça, le PSG reste le plus fort. Terreur de la Ligue 1, triple champion de France, Paris n’a pas de concurrence en France, mais il peut y avoir des exceptions. En août, et c’est bien normal, il n’est jamais à son top, peaufinant sa préparation disparate à cause des retours progressifs de ses internationaux. Il peut manquer un joueur important, comme Ibrahimovic déjà à l’infirmerie, comme un mauvais remake de la saison passée. Il peut aussi jouer à dix parce que dans son onze, il n’est pas à l’abri d’un de ses éléments qui s’égare, comme Rabiot, exclu sans contestation possible hier avant la demi-heure de jeu.

Mais même en août, même sans Ibra, même à dix, le champion ne plaisante pas et redémarre la saison comme il a fini la dernière, au moins lors des neuf dernières journées : un succès, trois points, dossier classé, au suivant. Bienvenue le Gazélec ! Il faut dire qu’à dix, les hommes de Laurent Blanc connaissent, eux déjà auteurs de deux exploits considérables sous la même contrainte. Il y avait eu, il y a deux saisons, un clasico remporté à Marseille sans Thiago Motta, rapidement expulsé, et bien sûr la qualification héroïque à Chelsea cette année en 8e de finale de la Ligue des champions après que l’arbitre s’est laissé abuser sur un tacle spectaculaire d’Ibrahimovic.

Ce qui est remarquable au PSG, ce n’est pas tellement l’expression de ces qualités mentales mais leur permanence dans le temps. Une persistance qui lance idéalement cet exercice : au prochain coup dur, dans quelques semaines, l’équipe se souviendra qu’à la première journée, elle a déjà gagné dans le dur et l’adversité. « Mon équipe est solidaire, se félicite Laurent Blanc. C’est peut-être déjà un match référence. »

Rayon nouveauté, il n’y avait qu’un seul bizuth au coup d’envoi, Kevin Trapp, même si on a vu toutes les recrues (Stambouli est entré, Di Maria s’était déplacé). On aimerait narrer le nouveau style qui préside à la défense des buts parisiens mais il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. C’est le résultat de la bonne charnière Silva – Luiz, déjà en forme, mais aussi des fantômes de l’attaque lilloise. Le PSG, lui, s’amuse déjà à lancer un message à la concurrence, du type : sur le papier, on est injouable mais on le sera aussi sur le terrain cette saison. « Collectivement, on est de mieux en mieux, ajoute Blanc. On joue de manière plus compacte, on récupère le ballon plus rapidement et quand on l’a, c’est le jeu qu’on aime. » Nous aussi.

Lille 0
PSG 1

Mi-temps : 0-0.
Spectateurs : environ 47 000
Arbitre : M. Fautrel.
But. Lucas (57e)
Avertissements. Rabiot (23e, 28e), Thiago Motta (55e), Aurier (60e). Lille : Mavuba (49e), Boufal (83e), Pavard (86e).
Expulsion : Rabiot (28e).
Lille : Enyeama – Pavard, Civelli, Amadou (Mendes, 46e), Sidibe – Balmont, Boufal, Mavuba (cap.) (Obbadi, 68e) – Corchia, Guirassy (Tallo, 61e), Bauthéac. Entr. : H. Renard.
PSG : Trapp – Aurier, Thiago Silva (cap.), David Luiz, Maxwell – Verratti (Stambouli, 73e), Rabiot, Matuidi – Lucas (Augustin, 88e), Cavani, Pastore (Thiago Motta, 46e). Entr. : L. Blanc.

LE BUT
57e : Lancé par Matuidi, Lucas efface Enyeama sur la droite de la surface et marque d’un tir du pied droit à ras de terre. 0-1

LE FAIT DU MATCH
60e :
sur le côté droit de la zone des 5,50 m, Guirassy reprend le ballon du bout du pied. Mais Kevin Trapp, très peu sollicité durant ce match