Trois manifestants ont été tués lundi par des Casques bleus à Bangui. La capitale centrafricaine est depuis samedi le théâtre de violents affrontements, ayant entraîné la mort d’une trentaine de personnes ce week-end.
Les Casques bleus ont ouvert le feu lundi 28 septembre dans le centre de la capitale centrafricaine pour disperser un rassemblement de plusieurs centaines de personnes qui se dirigeaient vers la présidence, selon une source hospitalière. Trois manifestants ont été tués et sept blessés par les tirs.
Les manifestants se dirigeaient à la mi-journée vers la présidence en réclamant la démission de la présidente de transition, Catherine Samba-Panza, après les violences meurtrières du weekend, qui ont tué une trentaine de personnes à Bangui. Après la dispersion de la manifestation, des tirs d’origine indéterminée ont été entendus dans un autre quartier de la capitale et un adolescent a été tué par une balle perdue, toujours selon cette source hospitalière.
Les manifestants exigent la démission de Catherine Samba-Panza
Malgré un couvre-feu imposé dimanche par le Premier ministre en l’absence de la présidente Catherine Samba-Panza, à New York pour la 70e Assemblée générale des Nations unies, les heurts se sont poursuivis dans la nuit de dimanche à lundi. Des scènes de pillages ont encore eu lieu à Bangui, où des tirs ont également été entendus.
Bangui restée paralysée lundi par des barricades érigées sur les principaux axes de la ville, dans un climat d’extrême tension après un week-end de violences meurtrières ayant fait plus de 20 morts et une centaine de blessées. Selon des habitants, un conducteur de moto-taxi a été égorgé samedi 26 septembre au matin au PK-5, ce qui a déclenché des violences dans ce quartier majoritairement musulman. Le PK-5, épicentre des massacres inter-communautaires en 2013-2014 à Bangui, représente le dernier bastion des musulmans chassés des autres quartiers par les milices chrétiennes anti-balaka.
Pour endiguer la flambée de violence, des soldats français de l’opération Sangaris et des Casques bleus de la Minusca sont déployés dans le pays pour tenter de le stabiliser. Ces dernières semaines, ces forces armées internationales se montraient pourtant plus discrètes, après des accusations de viols, notamment contre des mineurs. Dans les rues, les manifestants réclamaient d’ailleurs également leur départ.
Source JA