Depuis quelques jours, les Guinéens, impuissants, assistent à des scènes de violence allant de la mort d’hommes à la destruction des biens privés. Si la différence d’opinions est un principe sacro-saint de la démocratie, il faut dire bien entendu avec regret qu’en Guinée, elle est perçue, du moins par des extrémistes en quête de gain facile ou d’un poste de responsabilité au sommet de l’Etat des différents bords politiques, comme étant un combat de corps-à-corps aboutissant au bain de sang, à la barbarie et la casse des biens publics et privés. Ce, en lieu et place d’un débat d’idées et contradictoire comme cela se fait dans les pays civilisés. Par manque de civisme, d’esprit de tolérance et patriotique, d’acceptation mutuelle, d’inspiration pour convaincre les électeurs, les « nains » en matière de stratégie politique se livrent à des manœuvres dilatoires pour inciter les uns contre les autres à s’entretuer bêtement au profit des politiques dont le seul but est d’accéder à la magistrature suprême !
Pourtant, à la veille de la tenue de la tumultueuse et controversée élection présidentielle en Guinée compte tenu des anomalies signalées ça et là, les Guinéens, dans leur écrasante majorité aspirent à la paix la plus absolue, gage certain d’un développement harmonieux. S’il est vrai que dans les discours, la Guinée est une famille, notion bien assimilée par nos aïeux, il faut comprendre par là que cela signifie clairement qu’aucune ethnie n’est au dessus des autres ; nous sommes tous égaux et avons les mêmes droits et devoirs. Mais très malheureusement, les politiques, aidés par des extrémistes en manque d’inspiration et à la recherche d’une certaine hégémonie ou notoriété se servent maladroitement d’une certaine couche de la population, vulnérable, pour poser des actes honteux, barbares, criminels et déshonorants sapant les fondements même du principe de la démocratie.
Dans cette période électorale, le président de la République doit tenir un discours rassembleur allant dans le sens de l’apaisement en invitant les Guinéens à faire preuve de retenue même s’il n’est pas certain que ces derniers comprendront son message et l’appliqueront à la lettre.
L’opposition de son côté, c’est une obligation et c’est dans son rôle, doit inviter ses partisans à faire preuve de maturité et de retenue dans cette période fragile que notre pays est en train de traverser.
La diaspora guinéenne qui constitue un soutien financier pour les nombreuses familles en Guinée, doit également s’impliquer activement dans la sensibilisation des citoyens en lieu et place de tenir des propos haineux et guerriers dans les réseaux sociaux. S’il est vrai que les Guinéens de la diaspora vivent dans des pays où la démocratie fonctionne bien, de même, ils doivent sensibiliser leurs concitoyens sur les mêmes principes dans le sens de l’accalmie. Toutefois, pour réussir dans une telle mission, les mêmes extrémistes, tapis dans l’ombre qui mettent le feu aux poudres : pouvoir et opposition devraient éviter les frustrations au travers des propos belliqueux et va-t-en-guerre.
Les forces de maintien d’ordre et de sécurité et les forces de surveillance et de sécurisation du scrutin présidentiel, doivent elles aussi, faire preuve de retenue en démontrant un esprit républicain et patriotique. Elles doivent au demeurant être impartiales pour rassurer les populations de leur bonne foi en vue d’assurer leur sécurité et non les livrer à la vindicte des extrémistes dont le seul souci et de faire couler le sang !
Aux religieux, quoique les Guinéens soient convaincus que traditionnellement, ils sont conservateurs, ils doivent jouer le franc jeu en évitant de prendre position publiquement en faveur d’une partie au détriment de l’autre même s’ils dépendent financièrement du pouvoir. C’est connu ! Pour pouvoir livrer un message de paix accessible aux croyants et aux citoyens, ils doivent faire preuve d’impartialité.
Quant à la communauté internationale, elle dont les actions sont à la fois décriées et appréciées, selon les obédiences politiques, doit faire preuve d’une diplomatie dynamique en faisant en sorte que les règles de jeu soient respectées. En tous cas, elle est dans l’œil du cyclone et les Guinéens l’observent avec le plus grand intérêt.
La CENI qui est l’organe chargé de l’organisation des élections en Guinée, a désormais les destinées du pays en main. Déjà démembrée, suite à la défection de 4 de ses membres qui sont sceptiques quant à l’organisation des élections crédibles le 11 octobre, dont les résultats seront acceptés par tous, l’on se demande comment parviendra-t-elle à faire en sorte que les Guinéens croient en sa sincérité dans ce scrutin ? Elle a donc rendez-vous devant l’histoire tout comme la cour constitutionnelle d’ailleurs.
En somme, tous les acteurs politiques, civils, militaires, paramilitaires, religieux, diaspora, militants et sympathisants des partis politiques, auront des responsabilités de ce qui se passera en Guinée. Il est temps donc que chacun joue son rôle pour prévenir la violence pendant non seulement la période électorale mais aussi celle postélectorale ! Les Guinéens sont las de ces conflits d’égo et de positionnement en matière d’accession et de contrôle du pouvoir en Guinée. Tous ceux qu’ils aspirent désormais, c’est un développement durable afin de profiter enfin des ressources du sol et du sous-sol dont leur pays regorge pour leurs biens être !
Méditons-y.
OC