Les nuits se suivent et se ressemblent à Bujumbura au Burundi.Ce soir encore, on entend des tirs et des explosions de grenade dans plusieurs quartiers de la capitale. La nuit dernière aussi a été mouvementée. Et c’est notamment le centre des jeunes de Kamenge qui s’est retrouvé sous le feu.

Pour le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, il s’agit d’une attaque délibérée contre le centre des jeunes et pas contre la position de la police qui se trouve à proximité. Selon Pierre Nkurikiye, un policier et un civil ont été légèrement blessés, mais plus de 10 grenades auraient été lancées, une roquette. Et toujours selon ce porte-parole, signe de la violence de l’attaque, quelque 200 douilles auraient été trouvées sur le sol.

Le centre des jeunes de Kamenge accueille une radio communautaire pour les jeunes, mais aussi un couvent avec des logements pour les prêtres et notamment monseigneur Jean-Louis Nahimana, le président de la Commission vérité et réconciliation. Il explique qu’il n’est pas en mesure de dire si les tirs dirigés contre le centre étaient des balles perdues, résultats d’affrontement, si c’était la radio communautaire qui était visée ou bien eux, les religieux qui logeaient là. Toujours est-il que monseigneur Jean-Louis Nahimana confirme que des tirs ont bien atteint le couvent, provoquant de sérieux dégâts, il parle d’impacts de balles sur les murs, d’un chambre « pulvérisée ».

Des sources proches des insurgés démentent que les prêtres étaient visés. Elles parlent de cinq attaques dans la nuit contre des positions de la police.

Des tirs et explosions retentissent à nouveau ce mardi soir, mais cette fois dans les quartiers contestataires du Bujumbura, Cibitoke, Mutakura et Ngagara. Des témoins parlent d’opération de représailles de la police après les attaques de la nuit dernière.

RFI