Il n’avait pas raconté son histoire depuis le 3 août dernier, jour où des hommes ont tenté de l’assassiner à 800 m de son domicile à Bujumbura. Le défenseur des droits de l’homme Pierre-Claver Mbonimpa, figure de la société civile burundaise, s’est exprimé pour la première fois depuis la Belgique où il a été évacué pour être soigné. Il est apparu dans une vidéo mise en ligne par l’organisation East and horn of Africa human rights defenders project (EHAHRDP) – en français « Projet des défenseurs des droits de l’homme de la corne et de l’est de l’Afrique » -, une ONG sous-régionale basée à Kampala. L’homme est affaibli mais n’a rien perdu de sa détermination.
La vidéo a été tournée le 22 octobre dernier. Pierre-Claver Mbonimpa est assis, presque immobile, vêtu d’une veste bleue, le crâne enserré dans des broches en fer. L’image difficile à supporter est révélatrice des graves blessures du défenseur des droits de l’homme. D’une voix cassée et lente, il parle lui-même de son état physique.
« Vous voyez que je porte sur moi une couronne de fer. Ca va même jusqu’au milieu de ma poitrine et jusqu’au dos. C’est pénible, mais je le supporte parce que c’est un médicament. » Un traitement lourd que Pierre-Claver Mbonimba suit depuis trois mois maintenant, à domicile. Ce qui ne l’empêche pas de rester informé. « Même si je suis dans un autre pays, je suis régulièrement, seconde par seconde, minute par minute, ce qui se passe dans notre pays », assure-t-il.
Pierre-Claver Mbonimpa promet de rentrer au Burundi une fois guéri. Avec une apparente sérénité malgré sa faiblesse, il confie dans une autre interview donnée à nos confrères de la Deutsche Welle fin octobre, qu’il continuera le combat jusqu’à la fin de sa vie pour ne pas trahir son engagement.