Par El hadj Abdoul DIALLO, Membre du Conseil Politique de l’UFDG.
Je suis de L’UFDG depuis sa création en 1990. J’ai été membre de tous ses Bureaux Exécutifs. Et depuis le dernier Congrès, je suis membre du Conseil Politique.
C’est à ce titre que je me permets, par la présente, de vous exprimer certaines de mes inquiétudes relatives au fonctionnement de notre Parti et à la manière dont certaines décisions sont prises.
Notre Parti continue de fonctionner de façon encore rudimentaire. Or, les moyens de communication modernes permettent de joindre n’importe qui, n’importe où et n’importe quand.
Il est donc possible de participer à une réunion et de délibérer à distance au même titre que ceux qui sont physiquement présents. Nous devons en tenir compte pour le futur.
Ceci dit, je voudrais attirer votre attention sur les récentes décisions de suspension et d’exclusion de deux cadres dirigeants du Parti.
Il me semble selon nos Statuts et Règlement Intérieur, toute décision de sanction obéit à une procédure et relève de la compétence du Bureau Exécutif, Organe de Direction, de Décision et D’orientation du Parti.
Je ne crois pas que cette procédure ait été suivie et respectée. Le fondement juridique de ces sanctions est donc contestable et politiquement, elles sont inopportunes. En tous les cas, c’est le Conseil Politique qui s’est pratiquement substitué au Bureau Exécutif pour prendre ces décisions.
Par ailleurs, politiquement, comment peut –on justifier, moins d’un mois après les élections présidentielles :
➢ La suspension d’un Cadre Responsable du Parti, qui s’est fortement impliqué et à ses frais dans la mobilisation de nos militants lors de la dernière campagne présidentielle et qui a donné sa voix au candidat de l’UFDG,
➢ Exclure un cadre dirigeant, qui comme des millions de nos compatriotes, le 11octobre a glissé son bulletin dans l’urne au profit assurément du candidat de notre parti.
A L’UFDG, BARRY Mamadou est bien connu pour son style et sa plume acerbe. Nous avons tous lu ces écrits contre le Premier Vice- Président BAH Oury, lorsque celui – ci a utilisé pour la première fois le titre de membre fondateur du Parti. Il n’avait pas été sanctionné à l’époque.
Cette fois–ci, il tourne sa plume vers certains proches collaborateurs du Président du Parti.
En dépit du respect que nous devons avoir pour ces personnes, il aurait été souhaitable de savoir à travers un débat contradictoire et conforme à nos statuts, pourquoi BARRY Mamadou s’attaque à ceux- ci et non pas à d’autres.
Nous ne devrions pas laisser croire qu’au sein du parti, il y a des intouchables avec lesquels il ne faut jamais être en conflit.
En effet un conflit politique requiert une solution politique. Par solution politique, il faut entendre, une solution obtenue par la discussion par opposition à la violence, à l’autoritarisme et aux sanctions administratives qui sont les pires solutions politiques.
Les sanctions que viennent donc de prendre le Conseil Politique contre les deux cadres dirigeants du Parti ne sont autre chose qu’une autoflagellation.
Or comme nous sommes un Parti Politique que nous voulons juste et démocratique, nous devrions privilégier la sagesse politique qui suppose l’intelligence des situations aussi bien à l’interne qu’au niveau du pays que nous souhaitons diriger.
Personnellement, je ne partage pas et je n’accepte pas cette autoflagellation. En tant que Membre du Conseil Politique et, pour des raisons de justice et d’équité de traitement mais aussi de conviction politique, je me désolidarise de ces décisions.
Vous en souhaitant bonne réception de la présente, je vous prie de croire, Mesdames, Messieurs, en l’expression de ma franche et loyale collaboration pour faire de l’UFDG, un Parti moderne et capable de conquérir le pouvoir.
Conakry le 17 novembre 2015