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Plume à Aboubacar Diallo du 14 Décembre

Les petits plats dans les grands, et au passage, une ville qui ravale sa façade au forceps, pour se donner fière allure, le temps d’une cérémonie de haute portée pour un pays qui cherche encore son chemin de Damas. C’est le grand jour pour le président réélu de Guinée, appelé à prêter serment sur la constitution. Faut-il espérer un nouveau départ pour le pays ?

 

Un soleil nouveau se lève sur la Guinée. Annonciateur d’une aube nouvelle, celle, espère-t-on, de la rupture, de la transformation, donc du changement, le vrai changement. C’est un autre grand virage que le pays amorce, qu’il ne doit louper sous aucun prétexte. Oui, il colle à notre pays comme une seconde peau, la vilaine réputation de ‘’pays des rendez-vous manqués’’, son cheminement politique jusqu’ici chaotique, fait d’aspérités remplies de vacillements, suffit pour s’en convaincre, oui, à cause justement de ce passé rempli de passifs et d’errements, il est venu le temps, il est venu le grand temps pour notre pays, la Guinée, de prendre, enfin, l’envol que l’Afrique toute entière, la grande Afrique et le reste du monde, ont toujours attendu et espéré d’elle. Il est venu le temps, il est venu le grand temps qu’elle brise les fers des chaînes dans lesquelles elle semblait clouée, et condamnée à un destin de pays de ‘’ damnés de la terre’’, pour se libérer, et ainsi, s’envoler vers des horizons plus grands, ceux vers lesquels tendent les grandes nations, pour aspirer atteindre le seuil de pays politiquement stable, aux potentialités naturelles insoupçonnées, destination économique et touristique incontournable, pour devenir, bref, une des grandes locomotives qu’elle est censée être, de la sous-région ouest-africaine, et au-delà de tout le continent. Dame nature ne l’a-t-elle pas suffisamment dotée pour y prétendre ? Mais loin d’y rêver, à cause justement du grand gâchis qui a ponctué son parcours, somme toute, oblique, elle a été infichue de casser la patte à un canard, ne serait-ce que pour subvenir aux besoins de ses fils, qui depuis près de soixante d’indépendance, végètent dans la misère la plus noire et mènent une vie de galérien. Il est venu le temps, il est venu le grand temps de l’électrochoc, du vrai électrochoc. Peu nous chaud toute la bamboula, toute la ribouldingue qui ponctuera ce 14 décembre, peu nous chaud qu’un chef d’Etat ou mille du continent et d’ailleurs, fasse le déplacement de Conakry, peu nous chaud cette opération coup de poing, en réalité plus une opération tape-à l’œil, conduite à la bravache, contre de soi-disant occupants illégaux des emprises du peu de voies que nous avons, peu nous chaud tout ce charivari communicationnel destiné à conférer à ce jour toute une magma de solennité, ce qui vaut pour nous autres, ce qui vaut pour le bas peuple, c’est ce dont sera fait cette nouvelle marche qu’elle espère voir imprimée à la gestion globale du pays, à la moralisation de la vie économique, en vue d’une véritable pérestroïka qui lui fui depuis toujours. A celui qui porte sur ses épaules, certes racornies par l’âge, mais agile d’esprit et de physique, de prendre, enfin, la mesure de cette aspiration profonde de son peuple. Oui, je dis bien, prendre enfin, la mesure des interrogations, des questionnements, mais aussi du désir ardent de changement, de rupture, de ce grand peuple, qui vient de lui confier un second et dernier mandat, en dépit des tâtonnements et navigations à vue, qui ont jalonné le premier. A lui d’en venir à résipiscence et de s’assumer plus, pour porter haut cet espoir et entrer grand dans l’histoire de son pays. Pour y arriver, un seul canal, une seule voie à emprunter, celle du choix intelligent des hommes, celle de la rigueur et de la fermeté pour combattre jusqu’au trognon toutes les antivaleurs, et enfin celle de la sanction, seul moyen pour en finir avec la grande impunité qui semble avoir grand boulevard ouvert devant elle dans notre pays. Pour aller dans cette voie, la voix de la rédemption, du salut, au commencement, celui-là même à qui le peuple de Guinée, à près de 58%, a confié sa destinée pour un nouveau quinquennat. A lui, de tracer le sillon dans lequel sera inscrite la nouvelle marche du pays, en commençant par respecter dans toute l’amplitude du terme, le serment qu’il prête ce lundi. Ensuite, parvenir enfin à cet Etat dont il dit n’avoir pas hérité et qui se fait terriblement désirer. Restera à commencer à donner force à nos textes de loi, et à opérer des choix de modèles économiques intelligents. Mais encore une fois, ce qui sous-tendra en amont toute cette nouvelle architecture de gouvernance qui s’impose, c’est encore une fois, le choix des hommes censés l’animer et la conduire à bon port. Premier et l’acte le plus attendu qui annoncera les couleurs de ce New Deal guinéen, celui de la nomination du nouveau premier ministre. Le peuple sera là pour juger !

 

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