Entre le président Alpha Condé et l’ancien premier ministre Lansana Kouyaté, l’abîme se creuse chaque jour un peu plus. Un temps, pourtant donnés pour être en voie de rabibocher, les deux hommes ne se sentiraient plus. Au point de tomber dans de la mesquinerie, pour ne pas dire de l’animosité.
Dernier fait témoignant, si besoin en était de la détérioration de leur rapport, l’affaire dite de ‘’Passeport diplomatique de Lansana Kouyaté’’.
Une affaire rocambolesque qui aurait pu faire grand bruit dans la cité si la presse s’en était saisie.
Alors qu’il préparait un voyage à l’étrange après sa cuisante défaite à la présidentielle d’octobre 2015, monsieur Lansana Kouyaté a voulu renouveler son passeport diplomatique.
C’est ainsi que l’ancien locataire du palais de la colombe s’est rendu au ministère de la sécurité accompagné de sa femme et de quelques cadres de son parti, pour le renouvellement du précieux sésame.
Monsieur Kouyaté est sacrement stupéfait et surpris d’apprendre qu’il ne pouvait plus bénéficier d’un passeport diplomatique même si les privilèges liés à son statut d’ancien premier ministre lui permettent de l’avoir.
Il s’est donc vu signifier de prendre un passeport de service en lieu et place d’un passeport diplomatique. Motif avancé par les agents du ministère : Lansana Kouyaté n’est plus premier ministre mais député même s’il n’a jamais siégé au parlement.
Il n’en fallait pas trop pour provoquer la colère du président du PEDN. Il aurait alors insisté pour qu’il soit rétabli dans ses droits, en vain !
Selon notre source, Lansana Kouyaté n’a pu récupérer son passeport diplomatique. Il serait reparti avec un passeport de service et un passeport ordinaire pour son épouse.
Un responsable du Parti de l’Espoir pour le Développement National a d’ailleurs expliqué que la non-participation de Lansana Kouyaté à la cérémonie de prestation de serment est liée à cette affaire de passeport.
En effet sur l’invitation adressée à M. Kouyaté on pouvait lire ancien premier ministre alors que quelques jours plutôt, on lui refusait un passeport diplomatique, foulant au pied, au passage le titre d’ancien premier ministre.
Bangaly Kourouma