Pour se rendre d’un point à un autre dans notre capitale, les citoyens de Conakry éprouvent d’énormes difficultés liées non seulement à l’insuffisance des moyens de transport, mais aussi et surtout au comportement incivil des conducteurs des engins de transport en commun ; notamment les chauffeurs de minibus et les taximen. Ce qui est aujourd’hui devenu un véritable casse-tête pour les passagers qui ne savent plus à quel sain se vouer.
Il est 7 heures du matin à Conakry, un jour ouvrable, les portes des concessions s’entrebâillent pour déverser dans les rues les citoyens sortant pour la quête du quotidien, la circulation qui était très fluide, il ya encore quelques heures, devient subitement dense.
Des voitures personnelles, des minibus et des bus sont bondés de monde. Paradoxalement, c’est ce moment que les taxis qui, pourtant, sont facilement reconnaissable par leur couleur jaune et les enseignes lumineuses choisissent pour bruler la politesse aux clients. Au lieu de prendre les passagers, ils préfèrent circuler à vide jusqu’à ce qu’un client lui demande « un déplacement », c’est-à-dire une location pour une destination précise.
A défaut, ils procèdent à la scission d’un tronçon en plusieurs, autremendit, partout le client doit payer 1500 fg, il paie le double ou triple tarif. Parfois, ils circulent à contre-courant du mouvement des usagers. C’est-à-dire, quand ceux-ci sont en partance pour la ville, ils prennent le sens contraire, on dirait qu’ils agissent dans le sens de narguer la population.
Aussi, à la question de savoir quelle direction empruntent-ils, dans le meilleur des cas, vous obtenez la réponse. Dans le pire, c’est un mutisme méprisant du chauffeur.
Il est 9 heures sur l’autoroute Fidel Castro, après maintes tribulations, le travailleur se trouve par exemple au niveau de la grande place commerciale où les gens courant après un taxi, la main arrivée à la pognée extérieure. Ils sont trainés sur une dizaine de mètres au mépris de leur vie.
A la fin de cette course effrénée, il s’entend dire par le chauffeur que terminus serait le quartier Coléah ou livra-port. Tout cela se passe dans une bousculade infernale et inédite, donnant parfois l’impression d’une bataille. Et en pareille circonstance, les demeurent sans recours, l’important, c’est d’être dans le taxi.
Après être bousculé, temporairement victime d’un pickpocket matinal, le travailleur tout essoufflé par ces différents sprints, arrive à épuiser à la destination.
Facinet Traoré fonctionnaire au ministère de l’éducation, parle les difficultés qu’il rencontre pendant la traversée. « Dès fois, je suis victime de vol d’argent, aussi, les personnes sur lesquelles nous comptons, n’ont aucun égard pour les gens » se plaint-il.
Autant de maux qui pèsent sur la tête des passagers et des conducteurs qui saisissent cette opportunité pour lancer un cri de cœur afin que l’Etat puisse réglementer cet épineux embarras de transport dans notre capitale. En attendant, les syndicats de transport doivent certes, revoir cette difficile question qui embarrasse nos concitoyens de la cité.
Amara Soufiane Touré