La vente de sachets d’eau minérale, une activité à la fois lucrative et nocive !
Les rues ou presque tous ces lieux publics de la capitale sont aujourd’hui inondés de vendeuses d’eau minérale. Une activité lucrative, qui demande pas mal d’effort et de sacrifice.
A la rencontre de certaines d’entre elles qui ont bien voulu se confier à nous, avons cherché à savoir quelles sont les difficultés, les risques et l’intérêt suscité par ce travail.
Comme Kadiatou Tounkara, elles sont des milliers de jeunes filles à attendre que le soleil soit au zénith et que les gorges sèchent commencent à sécher pour vendre leur eau ‘’ bien glacée’’. Ce phénomène est remarquable tant dans la capitale qu’à la province du pays.
Vêtu d’un pagne et d’un body avec sur la tête un chapeau pour protéger contre les rayons solaires. Cette jeune femme vent au rythme des voitures. « Je vends de l’eau minérale depuis un certain temps. C’est surtout quand il Ya beaucoup d’embouteillages que j’arrive à vendre beaucoup plus. Cette activité m’apporte pas mal de bénéfice. Lorsque j’achète 1 paquet d’eau minérale à 7500 fg qui contient 25 sachets, ça me fait 5500 fg de bénéfice sur le paquet vendu. Et Dieu merci que j’arrive à vendre au moins 4 paquets par jour, ce qui me donne 22000 fg de revenu journalier. C’est pour dire, je gagne près de 600000 fg par mois » confie-t-elle.
Tout de même, cette activité n’est pas sans conséquence sur la santé de ces filles ou femmes.
Sous une ombre, nous rencontrons Yawa Millimono vendeuse aussi, essoufflée, elle nous explique son calvaire « je ne vends que 2 paquets par jour, c’est une activité très pénible, qui demande assez d’efforts. On court dans tous les sens sous ce soleil ardent. Mais le plus difficile, c’est quand je rentre le soir, tout mon corps me fais mal. J’ai des jambes boursouflées, la fatigue se fait sentir à tel point que j’ai même du mal à me lever le matin. Cela ne n’empêche pas tout de même à prendre courage. J’ai ni étudié, ni appris de métier, donc je suis bien obligée de faire quelques chose pour subvenir à mes besoins » justifie telle.
Toutefois, de nombreux observateurs de l’environnement pensent que cette vente massive d’eau minérale participe fortement à la pollution de l’atmosphère. « En Guinée, il existe plus de 40 unités de production d’eau minérale reconnue dans le pays. Sans compter celles qui naissent du jour au lendemain dans les différents quartiers. Avec l’accumulation de ces déchets plastiques dans les rues, il ne faut être étonné que la Capitale Conakry soit considérée un jour comme l’une des villes les plus sales du continent. Sans aussi oublier l’incivisme des populations qui jettent ces sachets partout et n’importe où. C’est pourquoi nos fossés sont bouchés ; les mers et les rivières sont polluées, ces tares n’en finissent point » conclut Fodé Touré, professeur de géographie.
AST