Initialement annoncée comme une journée de ville morte sur toute l’étendue du territoire national par l’opposition guinéenne, le jour sans activité de ce jeudi 28 septembre a dorénavant suscité d’engoulement et un intérêt particulier en ce jour, dans le centre-ville de Kaloum et aussi à Dixinn.
Traditionnellement connues par son dynamisme économique et pacifique les communes de Kaloum et Dixinn n’ont guère obtempérées l’annonce de l’opposition. Bien au contraire, nous avons assisté aujourd’hui avec ferveur les activités à tous les niveaux de la vie publique dans ces deux circonscriptions.
Une pléiade des taximans, les magasins, les banques, les stations-services et autres activités concernant les biens et services étaient à fond dans la cité des bagas. A la terrasse de Dixinn, les centres de perfectionnement en informatique et les secteurs informels présentaient une atmosphère assez ambiante.
La marée humaine dans les alentours de la pharmacie centrale de Guinée (Pharma-Guinée) nous donnait l’impression à la veille de la fête de Ramadan, sans oublier l’euphorie de certains élèves en direction du lycée Donka.
Cependant, comment-peut-on obéir une telle annonce, lorsqu’on dépend du quotidien ? Relativement, certains concitoyens se sont par ailleurs abstenus, craignant ainsi le trouble au sein de certains quartiers périphériques de la Capitale. Ce sentiment d’obéissance et désobéissance vis-à-vis de l’Etat sont les causes d’une profonde contestation sur les accords du 12 octobre 2016, relatifs à l’organisation des élections communales et communautaires, la bonne gestion du gouvernement et également la manifestation de la justice sur les exactions à l’égard des opposants depuis 2010, faisant la mort de 80 personnes selon le président de l’UFDG.
Face à cet imbroglio sociopolitique, certains citoyens s’expriment : Ibrahima Sory Bangoura : « D’abord je vous remercie de m’avoir donné la parole, la ville morte, c’est un slogan que je n’aime pas entendre dans un pays comme le nôtre. Car, notre pays, la Guinée n’est même pas en voie de développement, donc, je me demande pourquoi les opposants et le gouvernement ne se donnent pas la main pour conjuguer le même verbe, c’est-à-dire la paix, la tolérance, l’amour de son prochain et surtout s’aimer entre nous pour que notre pauvre pays puisse aller de l’avant pour le grand bonheur de tous les guinéens.
On nous dit souvent que la Guinée est une famille, pourquoi ne pas mettre cette vie familiale à l’exploit pour l’intérêt de tout le monde ».
Tamba Pierre « franchement moi je suis apolitique, puis que je vous m’avez accordé ce privilège. C’est un message de paix et d’entente que j’adresse aux guinéens, de trouver une solution de manière pacifique et collégiale pour que nous sortons de cette crise interminable. » A-t-il sollicité.
En revanche, la journée ville morte entre Kaloum et Dixinn aura été un moment à deux visages, laissant planer l’anxiété et la ferveur chez les concitoyens.
Ams Touré