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Artisanat : le métier de tisserand, en voie de Disparition à Conakry

La modernisation de l’industrie textile en Guinée a fortement influencé la pratique du métier de tisserand dans notre pays. Nonobstant son importance dans l’artisanat traditionnel, tisser des étoffes de laine ou de soie reste désormais un acquis qu’il faut conserver.
En effet, depuis quelques années le constat est amer sur la pratique du métier de tisserand à Conakry. Jadis, sa pratique était fréquemment observée dans les quartiers et en bordure de route. Au Musée national de Sandervalia, dans les quartiers comme Hafia , Dar-es-Salam ou Hamdallaye , la pratique était courante. De nos jours, on constate avec regret la régression de ce métier au profit des tissus importés.
Autrefois, vecteur de beauté pour les populations africaines notamment guinéennes surtout en période de fêtes religieuses, l’étoffe guinéenne subit désormais un réel abandon à cause de la progression vertigineuse des produits exotiques.
Pionniers de textile et de la couture : Bien avant la pénétration coloniale, les tisserands guinéens jouaient un rôle essentiel dans le textile ouest africain. Bien d’africains sollicitaient le produit vestimentaire guinéen qui demeure un héritage de générations en génération.
Pour El Hadj Satina Barry, ancien tisserand « j’ai vraiment la nostalgie de ce beau métier. Lorsque l’exerçais, j’avais l’impression de servir des gens, ma culture et ma tradition. Aujourd’hui, je suis vieux et je n’ai plus la force de le pratiquer. Ce qui est plus décevant, la génération actuelle s’est métamorphosée, oubliant presque l’héritage ancestral qu’est le métier de tisserand. J’invite davantage les jeunes à mieux s’intéresser à ce métier à la fois noble et radieux.»
Certes, l’intérêt ne se fait plus ressentir au sein de cette corporation au grand dam des pratiquants qui éprouvent avec amertume la disparition de certaines valeurs traditionnelle africaines, que sont l’étoffe de laine ou de soie.
Malgré la quasi disparition du textile guinéen ,le Lépi, la forêt sacrée, le Kendeli qui étaient devenus des produits rares et prisés par les Guinéens et les voisins de la Sous-région refont surface petit à petit dans l’habillement et la mode grâce à la politique ‘’ Produire et consommer guinéen’’ impulsée par le gouvernement.

Amara Toure

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