Considéré par ses adeptes comme le sport roi, la pratique du football fascine de plus en plus un public assez jeune sur le continent africain, notamment en Guinée. Mais cette passion du cuir rond ne reflète point l’aisance de sa pratique dans la Capitale guinéenne, à cause du manque cruel des infrastructures sportives dignes de nom.
Avec une population estimée à plus de 2 millions d’habitants, la ville de Conakry et ses alentours constituent aujourd’hui un véritable vivier de footballeurs allant de 12 à 19 ans. Ainsi, la plupart de ces candidats du cuir rond rêvent un jour devenir footballeurs professionnels en vue de sortir de la pauvreté et ses corolaires.
Malgré de multiples cris de cœur des usagers de route pour la crainte d’un éventuel accident vis-à-vis de ces jeunes footballeurs de la rue, la pratique du football dans la rue ne s’affaiblit toujours pas dans la Capitale guinéenne, entrainant outrageusement des risques d’accident, des blessures musculaires, des dégâts de tout azimut à l’égard des voisins.
Plus que jamais inquiétant, le rythme de croisière de ce phénomène se généralise un peu partout dans les cinq communes de la ville de Conakry avec tout son cortège de risque et d’incertitude pour ces différents pratiquants. Plus fréquent dans le centre ville (Kaloum) et ses environs Dixinn, Coleah, Matam, Touguiwondi en passant par Bonfi jusqu’à la Belle vue; exceptés les quartiers de la haute banlieue de Conakry, le constat reste constamment le même au grand dam des vendeurs en bordure de route.
Pour la petite histoire, il y a quasiment deux décennies où on enregistrait un grand nombre de terrains de proximités à Conakry pour la pratique du football en l’occurrence, celui des carrefours : Constantin, Dixnn gare et rails, de Kenien, de Tombo pour ne citer que ceux-là. Malheureusement, les détenteurs des clubs informels ont été expropriés de leurs rectangles verts pour d’autres objectifs, qui ne sont autres que ceux des secteurs tertiaires. A présent, nombreux sont les jeunes footballeurs qui n’ont pas eu la chance de découvrir cet âge d’or du football national, sachant ainsi que les conditions nécessaires ne sont guère réunis pour le mener à bien.
Or, il est important de rappeler le bien fondé d’un centre de formation académique, qui constitue une sorte de guide pour les futurs professionnels ; il permet en outre d’avoir un regard réaliste et géométrique sur la configuration de jeu.
Ousmane Tolo Soumah riverain de Dixinn « à l’époque, on pouvait trouver des terrains de foot à perte de vue, surtout au niveau de Dixinn, au sein des quartiers jusqu’à la Belle vue. Actuellement tel n’est pas le cas à cause des constructions anarchiques par ci, par là. Il est crucial de remédier à cette question afin de pouvoir révolutionner le football tricolore guinéen ».
Pour l’heure, avec la volonté politique du gouvernement et ses partenaires techniques en matière de réalisation des Blue Zones de Kaloum, de Dixinn et de Sonfonia, l’on peut affirmer sans ambages que cet élan novateur constitue un ouf de soulagement dans le but de freiner la pratique du football dans les rues de Conakry.
Amara Touré