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Chronique : La CENI décrispe l’atmosphère politique en Guinée

En déclarant ce lundi, 21 octobre 2019 l’intenabilité des législatives le 28 décembre prochain, suite à un constat de l’organisation internationale de la francophonie (OIF) relatif au processus électoral dans notre pays, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) vient de décrisper l’atmosphère politique aujourd’hui chaude en Guinée. Car, depuis le 14 du mois courant, la ville de Conakry en particulier a, soufflé une semaine durant le chaud et le froid occasionnant globalement des pertes en vies humaines avec des dégâts matériels importants. Neuf personnes tuées dont un gendarme à Mamou avec plusieurs blessés.
Faut-il rappeler que ces mouvements de protestation contre une nouvelle Constitution et un éventuel troisième mandat du président de la République, chef de l’Etat, Pr. Alpha Condé étaient initiés et organisés par le Front National de Défense de la Constitution (FNDC). Un front dont les principaux membres avaient été interpellés voire arrêtés la veille par les autorités. Car, selon ces dernières, les manifestations n’étaient nullement autorisées. Des manifestations organisées en dehors de toutes procédures l’égales. Pas d’itinéraires définis, pas d’heure fixe etc.… ont soutenu les autorités gouvernementales à travers une déclaration officielle du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation.
C’est ainsi que déclenchées lundi, le 14 octobre, les manifestations du Front National de Défense de la Constitution (FNDC) ont, réellement paralysé les activités dans les cinq Communes de la Capitale notamment à Bambéto, Cosa, Wanindara dans la Commune de Ratoma et à Sonfonia.
A toutefois noter que les dégâts seraient plus lourds, si l’Etat-major général des Forces armées n’avait pas instruit aux militaires de rester dans les casernes. Une décision plus responsable saluée par tous les hommes épris de paix et de justice.
A l’intérieur du pays à part quelques préfectures considérées fiefs de l’opposition, le mouvement a été faiblement, très faiblement suivi selon nos sources.
Si, par endroits les manifestations devaient continuer les mercredi 23 et jeudi, 24 octobre avec les femmes vêtues de blanc et le collectif ensuite pour réclamer la libération des membres du FNDC arrêtés, jugés et condamnés, l’annonce officielle du respect des élections législatives par la CENI ce lundi, 21 octobre a été accueillie dans les milieux politiques surtout de l’opposition avec beaucoup d’enthousiasme et un ouf de soulagement qui ne dit pas son nom.
Interrogés à chaud, ce mardi, 22 courant, certains caciques de l’opposition estiment que des élections ne pouvaient se tenir dans les règles de l’Art d’ici la fin de l’année en cours. En choisissant de garder l’anonymat sur leurs identités, ils attestent que ce report des joutes électorales constitue un acte d’apaisement.
Ils suggèrent dans tous les cas une date consensuelle pour des élections crédibles, transparentes aux résultats acceptés de tous.
Au vrai sens du mot, cette décision de la Commission Electorale Indépendante (CENI) semble largement soulager plus d’un guinéen.
La société civile guinéenne quant à elle dénonce les bavures policières enregistrées pendant les manifestations et demande purement que les membres du FNDC condamnés soient relaxés sans délai. Elle note par ailleurs que le pouvoir doit renoncer à toute réforme de la constitution et qu’un éventuel troisième mandat du Pr. Alpha Condé est hors de question. A défaut, elle promet poursuivre le mouvement jusqu’à la victoire finale.

BIS

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