Pour démontrer le fondement  et l’instauration de l’islam au sein de l’Etat théocratique du Fouta Djallon (Moyenne Guinée), deux écrivains guinéens viennent d’apporter leur contribution, afin d’éclairer l’opinion publique guinéenne sur la vie et le parcours d’un homme au passé exceptionnel et héroïque.
En effet, l’occasion a été mise à profit ce mercredi 2 septembre à Conakry, sous l’accompagnement de la maison d’édition, l’harmattan Guinée pour marquer ainsi la sortie officielle de cet ouvrage à la fois religieuse, mais également engagé, d’un homme pour qui, la propagation de l’islam fut un devoir sacré l’égard des peuples polythéistes de la région montagneuse du Fouta Djallon.
Face à la nécessité d’une telle recherche, El Hadj Ibrahima Dâka Diallo et Cheick Ahmed Tidiane Diallo auteurs retrace l’image du 1er Almamy du Fouta. Alfa Mamadou Cellou Diallo, connu sous le nom de Karamoko Mô Labé, qui fut un conquérant peulh doublé d’un savant musulman, qui vécut au XVIIIème siècle de notre ère. Descendants de la branche de « Kalidou », il fonda, grâce à son courage, son sens de l’organisation, son génie militaire et sa maîtrise du coran, le grand Diwal de Labé, qui allait devenir l’Etat théocratique du Fuuta Dyaloo, dont il fut le principal acteur de la création au XVIIIème siècle.
Descendant de la 7ème génération de l’illustre conquérant, le co-auteur Cheick Ahmed Tidiane Diallo rappelle « évoqué le nom de cette grande figure et tenter d’apporter de la lumière sur sa vie et son œuvre, c’est d’ouvrir une page glorieuse de l’histoire précoloniale de l’Afrique occidentale » a-t-il rappelé avant d’ajouter que « Karamoko Alfa est un homme d’Etat dans le sens plein, mais aussi visionnaire, c’est un soufi convaincu de la nécessité d’islamiser toute la contrée, qui est enveloppée par le Fouta djallon, avec naturellement sa multitude de population, c’est une mosaïque, il y avait toute les composantes d’ethnies de l’Afrique occidentale. Il fut un chef militaire intrépide ».
De son côté,  El Hadj Ibrahima Daka Diallo également co-auteur a souligné « d’entrée de jeu, l’on pourra se la question, pourquoi cet ouvrage, d’où vient la motivation nous ayant poussé à tenter d’écrire ce livre a-t-il questionné. « lorsqu’on regarde de près, l’histoire de notre région, l’on se rend facilement compte, que l’histoire de la Guinée à part le roi mandingue, comme soundiata Keita, l’histoire est donc surtout connue par la bravoure et ses héros de la résistance coloniale, tels que Almamya Samory Touré, Alpha Yaya, Bocar biro, Dinah Salifou etc. pourtant la période précoloniale et le moyen âge africain, dans sa contrée guinéenne d’alors, grand carrefour de contact de civilisation » a-t-il rappelé.
Poursuivant sa déclaration, enseignant-chercheur a notamment soulevé la nécessité «  c’est pourquoi, en dépit du manque de documentation, nous nous sommes dit qu’il est important de tenter de mettre en lumière, un point de notre passé au cours de cette période vécue, au XVIIème, XVIIIème et XIXème siècle par les populations de cette contrée à travers le prisme de ce personnage au destin exceptionnel » a-t-il laissé entendre.
Né vers 1692 (1070) de l’hégire dans le hameau de Djoba (commune rurale de Diari) en Guinée, il fut initié à l’apprentissage du coran par son oncle maternel. De retour au pays après de long moment passé au service de ses études islamiques, il déclencha une guerre sainte farouche contre les polythéistes de la région. Dans la foulée, il fonda la ville de Labé, capitale de sa future province, où il construisit sa grande mosquée.
Des témoignages et des questions-réponses ont été abordés, en vue de satisfaire la curiosité des uns et des autres.
Amara Touré