La paralysie liée à la situation sociopolitique n’épargne aucun secteur de la vie économique guinéenne, notamment le secteur tertiaire (commerce). Le constat était alarmant hier mardi 3 novembre, après l’annonce du principal parti d’opposition (UFDG) à une journée de manifestation sur toute l’étendue du territoire.
Depuis le lendemain des consultations électorales du 18 octobre dernier, l’atmosphère commerciale au grand marché Madina semble être en léthargie, non seulement par crainte de vandalisme, mais aussi à l’appel fait par le GOHA (association économique des commerçants guinéens), pour manifester leur désaccord suite aux résultats provisoires de la présidentielle du 18 octobre proclamé par la CENI.
Ce mercredi 4 novembre, l’activité commerciale a repris plus ou moins son engouement d’antan. On y observait l’ouverture de quelques boutiques de vêtements, de téléphones, des postes téléviseurs, quelques transistors pour ne citer cela. Des klaxons des véhicules, les marchands ambulants, les étalagistes çà et là, tous ceux-ci vibraient au rythme de la conjoncture pour se faire de l’argent. Face à cette situation de méfiance, bon nombre de commerçants se sont réservés pour ouvrir leurs magasins à cause de l’insécurité sans cesse répétée dans la cité.
Très pessimiste de la reprise rapide des activités économiques, Alpha Oumar Sow, vendeur de téléphones pointe du doigt l’Etat : « Cette période n’est guère favorable à la prospérité commerciale parce que nous avons peur de l’insécurité. Les personnes mal intentionnées sillonnent aux murs pour essayer de nous vandaliser », dénonce-t-il avant de situer la responsabilité de l’Etat. « L’Etat devrait faire un plan efficace pour assurer la protection des biens des commerçants. On n’a aucune assurance qui nous dit que nos matériels peuvent être en sécurité. C’est pourquoi nous ouvrons une seule porte au cas où l’imprévu se manifestera » a affirmé le vendeur de téléphone.
Dans cette configuration de crise, certains habitants de Conakry sont dans l’impasse. Quand bien même, ils n’arrivent point à s’approvisionner sur les choses nécessaires auxquelles ils ont besoin afin de joindre les deux bouts. Pour l’heure, les activités reprennent à minima en attendant la normalisation de la vie publique guinéenne.
Amara Touré depuis Madina