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Joe elu 46ème président des États-Unis d’Amérique

La fin du règne de Donald Trump a sonné. L’ancien vice-président démocrate Joe Biden vient d’être déclaré élu à la tête des États-Unis par l’Associated Press, qui prédit que le démocrate remportera l’État clé de la Pennsylvanie.

Les résultats y sont cependant si serrés qu’il faudra vraisemblablement attendre un second dépouillement des votes avant que l’issue de l’élection soit réellement scellée. Donald Trump menace en outre toujours de contester.

Au fil du dépouillement de millions de bulletins de vote, depuis la soirée électorale de mardi, Joe Biden a réussi à devancer Donald Trump en Pennsylvanie et y décrocher une victoire quasi-assurée. Ce qui lui a fourni 20 grands électeurs et permis de remporter les 270 votes du collège électoral nécessaires pour gagner l’élection présidentielle américaine.

Donald Trump avait terminé la soirée électorale de mardi avec plus de 600 000 voix d’avance. Mais Joe Biden l’a tranquillement rattrapé au cours des derniers jours, pour finalement prendre la tête vendredi matin et profiter d’une avance de près de 29 000 voix au moment d’écrire ces lignes en soirée. L’écart est cependant très mince, dans un État où quelque 6,6 millions de citoyens ont voté, ce qui fait que les autorités risquent d’ordonner un recomptage.

Le candidat démocrate a aussi pris la tête en Géorgie (16 grands électeurs) aux petites heures du matin vendredi. L’écart ne se chiffrait de ce côté qu’à près de 4400 voix vendredi soir — là encore en deçà du seuil de 0,5 % qui permet d’éviter un second dépouillement.

« Des quelque cinq millions de votes exprimés, nous aurons un écart de quelques milliers de votes. […] Avec une marge aussi mince, il y aura un recomptage », a annoncé le secrétaire d’État de la Géorgie, Brad Raffensperger.

Du côté du Nevada, qui compte six grands électeurs, Joe Biden a augmenté l’écart avec Donald Trump toute la journée. Alors que le président détenait 18 000 voix d’avance jeudi soir, le candidat démocrate en avait 22 600 de plus 24 heures plus tard.

En Arizona, l’avance de Joe Biden s’est quelque peu resserrée mais Joe Biden conservait néanmoins près de 30 000 voix de plus que son rival.

Voyant la tendance se confirmer en sa faveur vendredi, Joe Biden avait pris la parole en fin de soirée en se disant confiant que les chiffres finissent par confirmer sa victoire.Le candidat s’est en outre réjoui de s’être mérité le vote de quelque 74 millions d’Américains — un nouveau record au pays, et quatre millions de votes de plus que ceux exprimés pour le président Donald Trump.

« Ce qui devient clair, à chaque heure qui passe, c’est qu’un nombre record d’Américains, de toutes les races, de toutes les religions, ont choisi le changement plutôt qu’encore la même chose. Ils nous ont donné le mandat d’agir pour la COVID, l’économie, le changement climatique, le racisme systémique. Ils ont indiqué clairement qu’ils veulent que le pays se rassemble, pas qu’il continue de s’entre-déchirer. La population a parlé. Plus de 75 millions d’Américains ont parlé », a fait valoir Joe Biden, dans une adresse à la nation d’environ sept minutes à 23 h 00 vendredi soir.

Donald Trump devient le premier président américain à ne pas être réélu pour un deuxième mandat depuis plus d’un quart de siècle.

Trump conteste

Malgré ce momentum des derniers jours pour les démocrates, le président n’avait pas l’intention de concéder la victoire si facilement. Donald Trump a même argué, lorsqu’on attendait le discours de Joe Biden vendredi soir, que ce dernier ne devrait pas se déclarer gagnant.

« Joe Biden ne devrait pas revendiquer faussement le bureau de la présidence. Je pourrais déclarer la même chose. Les processus légaux ne font que commencer ! », a lancé Donald Trump sur Twitter, après s’être lui-même proclamé vainqueur de l’élection présidentielle mardi soir lorsque les résultats n’étaient que préliminaires.

Le camp républicain continue de miser sur des contestations judiciaires pour espérer éviter la défaite.

Donald Trump et son équipe de campagne ont passé la journée de vendredi a réitéré leurs allégations de « fraude électorale » et de bulletins de vote « illégaux » les privant d’une victoire. Des prétentions que les républicains n’ont pas réussi à prouver et qui ont été rejetées par tous les États visés. La majorité des bulletins de vote par anticipation favorisent Joe Biden car ce sont surtout des démocrates qui ont choisi de voter de cette manière, en raison de la pandémie de COVID-19. Donald Trump avait découragé ses électeurs de le faire.

Le président des États-Unis a renchéri sur sa sortie de la veille, en remettant de nouveau en doute l’élection au grand complet. Une allégation qui est encore là infondée.

« Nous estimons que la population américaine mérite une transparence entière quant au dépouillement de tous les votes et la certification de l’élection, et il ne s’agit plus simplement d’une seule élection. Il s’agit de l’intégrité de tout notre système électoral », a néanmoins scandé Donald Trump par voie de communiqué en après-midi. « Nous poursuivrons le processus par le biais de tous les aspects de la loi afin d’assurer que les Américains aient confiance en leur gouvernement. Je ne renoncerai jamais à me battre pour vous et pour notre pays. »

Menaces de violences armées

Le président Trump a causé la consternation aux États-Unis jeudi soir, en s’adressant à la nation pour avancer toutes sortes d’allégations et accuser le système électoral de son pays d’être « corrompu ». Sa sortie a immédiatement été condamnée par certains républicains.

Joe Biden a quant à lui une fois de plus appelé les Américains à rester calme et tenté de lancer un appel à l’unité, vendredi soir. « Nous devons nous souvenir que nos politiques ne sont pas une guerre acharnée et sans fin. Non, l’objectif de notre politique, le travail de la nation, ce n’est pas de nourrir les flammes du conflit, mais de régler des problèmes. […] Nous sommes peut-être des adversaires, mais nous ne sommes pas des ennemis. Nous sommes des Américains. »

Donald Trump ne digère pas, selon CNN, de voir la victoire lui filer entre les mains. Le président serait « furieux » et « frustré », selon les sources du réseau américain, notamment que personne ne se porte à sa défense à la télévision.

Dans quelques villes américaines où le dépouillement des votes se poursuivait vendredi, ses partisans ont pris la rue pour contester ce processus en reprenant les allégations mensongères de Donald Trump.

À Philadelphie, en Pennsylvanie, la police a arrêté deux hommes armés qui se dirigeaient vers un centre de dépouillement des votes jeudi soir. Une arme semi-automatique et environ 160 cartouches de munitions ont été retrouvées dans leur véhicule stationné à proximité.

Les partisans de Joe Biden, en revanche, dansaient dans les rues de cette même ville.

En Géorgie, à Atlanta, des camionnettes flanquées de drapeaux pro-Trump roulaient en boucle autour du centre de dépouillement des votes.

Les élus et représentants d’autorités électorales de certains États qui sont toujours en dépouillement de votes ont révélé cette semaine avoir augmenté leurs dispositifs de sécurité.

Le FBI a par ailleurs lancé une enquête après qu’un homme de Los Angeles a menacé de faire une fusillade si Joe Biden était élu. L’homme a été appréhendé et soumis à une évaluation de santé mentale.

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