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Dialogue national: la proposition de Sidya Touré

L’unité nationale doit nécessairement se traduire par une concertation d’où l’impératif de convoquer un « dialogue national ». Après une décennie de contestation politique et sociale, le président l’Union des forces Républicaines (UFR), Sidya Touré, tend la main aux acteurs politiques guinéens et  à la majorité présidentielle en vue de construire un Etat prospère.
Invité ce lundi 4 janvier par nos confrères d’Espace FM, dans l’émission  « Les Grandes gueules », le leader de l’UFR n’a cependant pas admis une logique de reconnaissance, mais il accorde la primauté au dialogue national afin de sortir du marasme politique et économique. « Je crois qu’il ne faut pas tout mélanger, je crois qu’il faut être extrêmement clair. Cellou est allé aux élections et après il a commencé à faire des manifestations pour reconnaitre sa victoire aucun de nous n’avait été, autant nous n’avons pas fait campagne pour reconnaitre la victoire d’Alpha, autant nous n’avons pas fait pour reconnaitre la victoire Cellou, la question pour moi n’est pas là. La deuxième, je crois qu’il faut qu’on enlève dans la tête des gens les histoires de postes et autres. A mon âge, disons une fonction et titre, je suis candidat à rien du tout, il faut que cela soit clair. Donc ce qui nous importe de plus de cette opération, c’est de sortir de cette situation. Le gouvernement formé ou le gouvernement n’est pas formé, ce que moi j’attends ce qu’on va gouverner autrement et si on dit après, qu’est-ce qu’on a fait dix ans avant ? », s’interroge Sidya Touré.
Sur le troisième mandat du président Condé, les observateurs pensent que l’avis du leader de l’UFR a changé. Sauf qu’il n’est pas d’accord : « Il y a rien de brusque, ce que nous avons dit, nous n’avons pas parlé de reconnaissance, nous avons dit ce qui était acté est que c’était la réalité de la Guinée aujourd’hui. A partir de là, il faut bâtir quelques choses. J’ai rappelé ce qui était passé, il y a quelques années, nous avons boycotté le référendum, les législatives et présidentielles et quand il sera question d’aller aux élections communales de 2005, on est allé cela nous a permis d’ouvrir un  canal de discussions, qui aura permis aujourd’hui d’avoir les radios libres ainsi de suite. Donc, la discussion a toujours été possible dans un pays. Il faut faire en sorte qu’on se tourne vers la population et qu’on l’aide à résoudre les problèmes. Je ne suis pas dans un débat de reconnaissance que ce soit et nulle part dans le document que vous avez lu, il n’est question peut-être de reconnaissance de quoi que ce soit », a expliqué Sidya Touré.
Face à un pouvoir coriace qui ne laisse aucun choix à ses opposants, les leaders politiques empêchés de voyager comme l’a été son cas, aussi l’emprisonnement des opposants, comment jouer le rôle d’arbitre pour convaincre le pouvoir de Conakry ? L’ancien Premier ministre a exhorté le locataire du Palais Sékoutoureyah a enclenché un dialogue national : « C’est le problème du leadership. Chaque fois que nous parlons de cela, je donne l’exemple de ce que vous faites vous-même. Vous êtes patron d’une radio et d’une télévision, quand vous sentez que tout votre système est bloqué, vous convoquez une réunion de direction, vous discutez pour trouver des solutions. Pourquoi ? Parce que cela vous pose le problème. Ceux à quoi nous n’avons aucune influence, la manière dont Alpha veut diriger le pays affirme-t-il avant d’ajouter que s’il a la volonté de réellement faire quelque chose pour les Guinéens il est temps d’appeler tout le monde pour discuter et d’aller en avant. Mais je ne peux pas prévoir de quelle manière il va se comporter par rapport à ce sujet ».
Evoquant l’avenir de son parti pour les six prochaines années, Sidya Touré a dit : « L’avenir appartient à Dieu. On vient de passer l’année 2020, moi je ne m’attends pas de voir ce que nous avons vu au niveau du monde des affaires, du monde politique, du monde footballistique. Gérons déjà ce que nous en face de nous, ce sont des épreuves extrêmement compliqués, gérons le fait que la Guinée est totalement en panne ».
Dans ce dilemme où chaque camp (UFDG et mouvance) se réclame vainqueur du scrutin du 18 octobre dernier, comment va être la marge de manœuvre de Sidya Touré ? « La décision de la Cour constitutionnelle a acté, il revient à Alpha de convoquer sur cela de discussions, je pense que Cellou ne s’opposera pas, je pense que de toute façon il n’y a de solutions qu’entre leaders guinéens. Il faut que l’idée soit lancée », a conclu le président de l’UFR.
Amara Touré
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