Dans le cadre de la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF), l’ONG Conseil consultatif des enfants et jeunes de Guinée (CCEJG), en partenariat avec le plan Guinée a organisé ce vendredi 22 janvier 2021 au centre Islamique de Donka, une activité de plaidoyer et de signature d’un mémorandum pour « l’abandon des mutilations génitales féminine/excision », sous l’égide du Secrétariat général des affaires religieuses.
Dans leur plaidoyer, le conseil consultatif des enfants et jeunes de Guinée a exhorté les autorités guinéennes de toutes les structures à œuvrer davantage pour l’éradication de cette pratique ancestrale. Interpellés par le fait que de nombreuses conséquences sanitaires rencontrées sur le terrain et corroborées par des études ont démontré des problèmes de santé graves affectant les filles et les femmes excisées, à savoir : les hémorragies, qui peuvent causer dans certains cas la mort, les difficultés à uriner, les infections répétées, les traumatismes psychologiques chez les petites filles, les accouchements difficiles et les fistules pour les mères et femmes.
La République de Guinée a ratifié la convention internationale relative aux droits de l’enfant en juillet 1990, entrée en vigueur le 2 septembre 1990, est devenue le deuxième pays dans le monde après la Somalie, où l’excision est encore pratiquée et le premier en Afrique de l’Ouest.
Dans son allocution, le président intérimaire du CCEJG, Lounceny Camara a décliné ses motivations. « Comme vous le savez c’est une organisation des droits des enfants en particulier, les droits des filles et les droits de l’homme en général, il est important de souligner qu’il y a assez d’inégalité à travers le monde. Notre objectif est d’aider les pouvoirs publics et privés dans la mise en œuvre de la protection des enfants et des filles, et aussi les violences faites à l’encontre des enfants et des filles nos motive à mobiliser nos efforts en accompagnants les partenaires techniques et financiers pour en faire une réalité » a-t-il laissé entendre.
Inquiets de la faiblesse de l’application des textes de loi en vigueur, et conscients des conséquences néfastes élevés des MGF/excision sur la santé de la reproduction sur la jeune fille et préoccupés du taux de prévalence élevé des MGF/excision en Guinée (94,5%) selon EDS 2018 malgré les énormes efforts fournis ; La CCEJG s’est engagé à travers ce mémorandum à faire appliquer et suivre la mise en en application des lois en vigueur en matière de la protection et de promotion des droits des jeunes filles et femmes contre mutilations génitales féminines en Guinée.
De son côté, le DGA du bureau stratégique et de développement des affaires religieuses, Aboubacar Sidiki nabé dira « en représentant le secrétaire général des affaires religieuses, je voudrais réaffirmer l’engagement de notre département à œuvrer dans le cadre de promotion, d’abandon de toutes formes de violences à l’égard des filles et des femmes de Guinée à travers les sensibilisations contre les mariages précoces, d’enfants, les mutilations génitales féminines et les viols en République de Guinée. Vous savez le Secrétariat général des Affaires religieuses est déjà impliqué dans la promotion d’abandon de la mutilation génitale féminine à travers l’élaboration d’une stratégie nationale des leaders religieux pour l’abandon des MGF, il y a eu des résolutions faisant référence à ces pratiques ignobles » a indiqué Aboubacar Sidiki Nabé.
A base de ces constats, plusieurs recommandations ont fait surface, il s’agit entre autres : prendre une position publique, engageant toutes les instances gouvernementales à jouer leur rôle dans l’abandon des MGF/Excision et la protection des enfants ; assurer le respect strict des conventions relatives aux droits des enfants et des femmes, prendre des mesures pour l’application des lois aux MGF/excision.
Pour l’heure, le pari reste encore à gagner en attendant de sensibiliser les communautés les plus réticentes en vue d’atteindre l’objectif escompté.
Amara Touré