L’Afrique a une forte tradition ancestrale, qui se transmet en génération en génération. Dans cette richesse orale, les griots occupent une place primordiale dans nos sociétés.
Maitres de la parole, les griots sont les mémoires de nos traditions. En cas de discordances entre les entités sociales, ils interviennent souvent pour régler les conflits et renforcer les relations dans les différentes composantes. Ces détenteurs de la parole égaient les communautés, à l’occasion des cérémonies, de baptêmes, mariages. Ils racontent aussi l’histoire des générations présentes et montantes, nous disent comment est notre lignée, notre descendance. En Guinée, ce qui a surtout marqué ce rôle joué par les griots, reste le cas historique de Sory Kandia Kouyaté. En effet, ce bon diplomate, véritable ambassadeur de la culture guinéenne, a contribué au rétablissement de la paix, à la consolidation de celle-ci. Ce directeur de l’ensemble instrumental traditionnel de La voix de la Révolution a réglé le conflit entre les pays frères, à travers Moussa Traoré de la République du Mali et Sangoulé Lamisalé de la Haute Volta actuelle République du Burkina-Faso.
Les griots sont les dépositaires des valeurs ancestrales. Ils restent par ailleurs très fidèles à leurs maitres. Nous en voulons comme exemple, Morifindiang Diabaté, l’illustre griot de l’empereur l’almamy Samory Touré ‘’Faama’’. On se rappelle, Morifindiang était le conseiller personnel du roi, il l’appelait N’Koro –grand frère, il arrivait des fois qu’il le remplace en cas d’empêchement. Lors de l’arrestation en 29 Septembre 1898 de l’empereur et sa déportation au Gabon, il le suivit et moururent dans l’ile de Ndjolé tous les deux au Gabon.
Amara Touré