L’indiscipline dans la circulation routière à Conakry est plus souvent régie par le non respect des codes de la route et provoquant généralement par des embouteillages hors normes dans la cité. Dans ce sillage, peu appréciable, lié aux désordres des motos-taxis y compris certains chauffards, le climat de la bonne conduite dans la capitale guinéenne reste désormais une culture à désirer.
Plus que jamais embarrassante, la circulation routière à Conakry dessine de nos jours un tableau amer, et naturellement rythmée par l’explosion démographique, aussi jalonnée par l’insuffisance des infrastructures routières adéquates. Ce travers routier constitue également un défi majeur pour les responsables des transports terrestres. Autant dire qu’il est nécessaire d’y faire face en vue de soulager la population, soucieuse de vaquer à leurs affaires quotidiennes.
En toute évidence, l’on pourrait souligner sans doute le manque de responsabilité de certains agents de la police routière, qui n’obtempèrent guère à l’éthique et à la déontologie de la profession, parfois causée par la corruption ou à la flexibilité de ces agents. « Tenez ces cinq milles francs Monsieur l’agent. Laissez-moi garer là ! » A-t-on constaté de passage.
Face à cette situation ardue, l’aisance de la circulation devient de plus en plus compliquée. La prolifération des véhicules, le non respect du code de la route, l’indiscipline des chauffards et les motos taxis et aussi ponctuée par l’incivisme d’une partie des citoyens. Ces remarques plus ou moins ignobles sont le plus souvent le résultat d’une mauvaise coordination des services centraux de la police de la ville de Conakry.
Dépit de son importance liée à sa rapidité, la plupart des conducteurs des motos taxis en Guinée, ne connaissent point les codes de la route. Nombre d’entre eux le pratique pour des fins économiques et bien attendu subvenir aux besoins personnels ou de leurs familles respectives, comme le témoigne Moustapha Camara, diplômé sans emploi. « Je n’ai pas prie Dieu pour être dans cette situation, je le fais uniquement pour ne pas être à la merci des autres. Après mes études en sciences de langage à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, j’avais postulé un peu partout, même au niveau de l’AGUIPE, jusqu’à présent aucune réponse. C’est pourquoi je pratique actuellement la mototaxi, histoire gagner mon pain » a-t-il indiqué.
Par ailleurs, l’application des feux de signalisation dans la ville de Conakry pose aussi de problème pour certains usagers. N’ayant pas de formation requise pour rouler convenablement, sans pour autant commettre de délit, ces usagers rencontrent régulièrement assez d’obstacles, ne connaissant guère les normes édictées par les autos écoles et ignorant certes les conséquences que cela peut en découdre. Ceci est souvent l’expression d’un maque de rigueur de la part du service des transports terrestres, en délivrant pêle-mêle les permis de conduire ça et là. Face à cette pratique embarrassante, nous assistons régulièrement à des accidents de circulation liés aux mauvaises conduites des usagers.
Pour Ibrahima Konaté, policier à la routière de Bonfi « c’est un fait qui nous rend la tâche difficile, parfois nous pouvons passer plus de 9 heures à essayer d’établir l’ordre dans la circulation. Cette question est la responsabilité partagée de tous, chacun doit pleinement jouer son rôle pour la bonne marche du réseau routier guinéen » nous a-t-il confié.
Toutefois, en cette période de grands déguerpissements des différents encombrements à Conakry, suivis des constructions de certaines voiries, la question des embouteillages demeure aujourd’hui un véritable problème pour les citadins, quand bien même certains sont obligés de se réveiller dès 5 heures du matin, pour rejoindre leurs lieux de travail, histoire d’échapper à une éventuelle sanction administrative.
Amara Touré